Annabel Wright, 15 ans, s’est suicidée dans la maison familiale l’année dernière. Quant à Courtney Morris, 15 ans également, elle s’est ôté la vie en mai dernier, après avoir pris du Roaccutane.
Leurs parents en sont persuadés, les deux jeunes filles ont eu des pensées suicidaires à cause de ce traitement pour l’acné.
De nombreux jeunes traités par Roaccutane se suicident chaque année
Courtney Morris, adolescente résidant dans l’Idaho, a mis fin à ses jours le 11 mai 2020. La jeune fille prenait du Roaccutane depuis 4 semaines : une double dose de 40 mg, chaque jour.
Annabel Wright s’est également suicidée l’année dernière, après avoir été traitée par Roaccutane pendant six mois. L’adolescente est décédée dans sa maison, située dans le North Yorkshire (Angleterre).
Leurs parents en sont certains, les deux jeunes anglaises se sont suicidées à cause du Roaccutane, célèbre traitement contre l’acné.
« Je sais qu’Annabel ne voulait pas nous quitter », assure sa mère, Helen Wright, auprès de Good Health. « Ce qui l’a frappée, c’est comme un raz-de-marée », souligne la maman de 49 ans.
Dans les terribles mois qui ont suivi le décès de leur fille, Helen et son mari Simon ont découvert que de nombreux jeunes se suicidaient chaque année. Des suicides qui ont eu lieu après avoir pris du Roaccutane.
Pourtant, les mères d’Annabel et de Courtney l’affirment : leurs filles n’étaient pas en dépression. Elles n’avaient jamais manifesté d’envies suicidaires. Alors, pourquoi ont-elles soudainement décidé de s’ôter la vie ?
L’isotrétinoïne, une molécule dangereuse qui entre dans la composition du Roaccutane
Le Roaccutane est régulièrement présenté par les dermatologues comme le traitement de la dernière chance. Ce médicament contre l’acné, qui ne doit être envisagé qu’en dernier recours, fonctionne en effet très bien.
D’après la British Association of Dermatologists, un traitement au Roaccutane d’une durée de 16 à 24 semaines parvient à guérir l’acné de neuf patients sur dix.
Pourtant, ce traitement n’est pas dénué de risques. L’isotrétinoïne, principale molécule utilisée pour formuler le Roaccutane, s’avère dangereuse. Chez les femmes enceintes, elle est à l’origine de malformations graves du foetus.
Cette molécule est également associée à un important taux de suicide.
Dans le monde entier, les statistiques démontrent que les jeunes hommes traités par Roaccutane sont plus enclins à mettre fin à leurs jours. Depuis 1983 au Royaume-Uni, 71 patients traités par Roaccutane se sont suicidés. Ils étaient âgés de 19 à 29 ans.
Alors que le nombre de suicides suite à un traitement au Roaccutane est largement sous-estimé, la prise de ce traitement contre l’acné continue de grimper en flèche.
Près de 15 mois après le décès de sa fille, Helen Wright met en garde les autres parents contre le Roaccutane. Le jour du suicide de son enfant, « nous avions dîné ensemble avec la grand-mère d’Annabel, Maxine, qui était chez nous cette semaine-là », se souvient-elle. A aucun moment, elle n’a senti sa fille déprimée.
Après le dîner, « Annabel a câliné notre chien, Monty, qui ce matin-là avait sauté sur son lit et l’avait réveillé en lui léchant le visage. Elle l’a pris dans ses bras et lui a dit : « Tu vas me réveiller comme ça tous les matins ? » Elle ne savait pas qu’elle n’allait pas se réveiller à nouveau », confie sa maman.
Pourtant, c’est bien cette nuit-là que l’adolescente a mis fin à ses jours. Sa mère, tout comme celle de Courtney, regrettent amèrement d’avoir autorisé leurs filles à prendre du Roaccutane.