La raison de la destruction est simple : il ne sera plus possible de consommer cette énorme quantité de bière, car stockée trop longtemps. En effet, le confinement n’a pas permis aux brasseurs d’acheminer leurs productions jusqu’aux consommateurs.
« La fermeture brutale des cafés, restaurants, l’arrêt des activités touristiques et l’annulation de tous les festivals et salons a laissé plus de 10 millions de litres de bière, majoritairement en fûts, en souffrance », indique le syndicat professionnel Brasseurs de France.
La destruction à venir concerne principalement les bières en vogue. Contrairement aux bières blondes classiques, ces bières non pasteurisées s’altèrent assez vite. « Ce sont des bières très houblonnées. Et si on les garde trop longtemps, quand elles dépassent deux à trois mois de conservation, l’effet olfactif et l’effet gustatif, l’arôme, disparaissent », précise alors Maxime Costilhes, délégué général du syndicat.
À lire aussi : Les 11 effets positifs de la bière sur la santé, avec modération
Des millions d’euros de manque à gagner
Sachant que la production estimée pour 2020 s’élevait à 22,5 millions d’hectolitres, ces 10 millions de litres pourraient paraître dérisoires. Pourtant, c’est l’équivalent de plusieurs millions d’euros que les brasseurs s’apprêtent à détruire.
Outre la destruction qui aura aussi un coût important, le syndicat déplore l’arrêt d’activité à hauteur de 25% pour la filière brasserie. Et les producteurs qui ont conservé une activité affirment que leur chiffre d’affaires est divisé par deux depuis mi-mars. C’est sans compter la fragilité financières de plusieurs de ces structures. Selon Brasseurs de France, une brasserie sur deux tourne grâce à un prêt garanti par l’État. Tandis qu’une sur quatre a bénéficié du fonds de solidarité.
Autant de raisons qui pousse Brasseurs de France à solliciter les pouvoirs publics. Tout comme les viticulteurs qui l’ont réclamé à l’Union européenne pour le vin, les brasseurs demandent une aide à la « destruction des stocks de bière ». Et afin que la relance soit possible, le syndicat demande « l’exonération des charges patronales et de production pour 2020 ».
Source : 20minutes