Ce lundi 10 mai, les procureurs généraux de 44 États américains ont adressé à Mark Zuckerberg une lettre le conjurant à abandonner son projet de réseau social pour enfants. En cause : la santé mentale des plus jeunes, mise en danger par l’utilisation de telles plateformes.
Une version d’Instagram sans publicités, destinée aux enfants
En septembre dernier, une porte-parole de Facebook confirmait ce projet d’Instagram pour enfants. « Nous avons tout juste commencé à explorer une version d’Instagram pour les adolescents », déclarait Stephanie Otway. Pour l’instant, Instagram, Snapchat et TikTok requièrent un âge légal minimum de 13 ans pour ouvrir un compte. Face aux premières réticences alors affichées, celle-ci tenait à souligner que les plus jeunes étaient de toute façon déjà en ligne.
En outre, cette version d’Instagram développée pour les enfants ne contiendrait pas de publicité. La sécurité et le respect de la vie privée des jeunes utilisateurs seraient au coeur de ce projet. Récemment, l’application Instagram actuelle a d’ailleurs présenté une version empêchant la création de comptes pour les moins de 13 ans. Malgré ces précautions affichées, ce projet de réseau social destiné aux enfants suscite une véritable controverse aux États-Unis.
Un projet susceptible de faciliter la tâche des prédateurs sur le Net
Les procureurs généraux de 44 États américains ont donc adressé une lettre à Mark Zuckerberg pour lui demander d’abandonner son projet. Cette missive s’appuie sur les résultats d’études démontrant un lien effectif entre les réseaux sociaux et « la hausse de la détresse psychologique au sein de la jeunesse ».
La lettre détaille ainsi plusieurs études démontrant qu’une exposition aux réseaux sociaux peut entraîner chez les plus jeunes des troubles de l’alimentation comme l’anorexie. La comparaison permanente qui résulte de ce type de plateforme nuit aux plus jeunes, insistent les procureurs, qui soulignent aussi le risque de harcèlement en ligne. Autre source d’inquiétude : les réseaux sociaux sont également des outils qui peuvent « faciliter la tâche aux prédateurs », rappellent ces États.
Mi-avril, précise LaPresse, la CCFC avait déjà alerté quant aux risques de « manipulation et d’exploitation » des enfants « particulièrement vulnérables aux fonctions de la plateforme ». Ce collectif militant contre le marketing infantile dénonçait une volonté d’Instagram « d’augmenter le bilan financier de Facebook », sans tenir compte de la santé mentale des plus jeunes.