Le 14 avril 1912, le Titanic sombrait dans l’Atlantique après avoir percuté un iceberg. Le paquebot, qui avait quitté en grande pompe la ville de Southampton, n’arrivera donc jamais à New York. Près de deux tiers des passagers disparaissent dans cette tragédie. Parmi eux, une jeune fille de 13 ans : Mathilde Lefebvre. La veille de cette date funeste, l’adolescente aurait envoyé une bouteille à la mer contenant une lettre.
« Si quelqu’un la trouve, prévenez la famille Lefebvre »
Une missive a en effet été retrouvée le 16 juin 2017 par les enfants d’une famille canadienne, sur une plage de la baie de Fundy. Sur cette étendue de sable connue pour ses grandes marées, la bouteille de 15 centimètres encore étanche contenait une lettre coupée en deux pour qu’elle puisse rentrer. La missive, scellée à la cire rouge, comportait les mots suivants :
« Je jette cette bouteille à la mer au milieu de l’Atlantique. Nous devons arriver à New York dans quelques jours. Si quelqu’un la trouve, prévenez la famille Lefebvre à Liévin ». Stupéfaits de leur découverte, la famille se rend rapidement compte de l’aspect insolite de cette lettre et décide de contacter un journaliste local. Ce dernier rédige un article dans l’Acadie Nouvelle qui relate cette découverte.
Un article sur lequel tombe, trois ans plus tard, Hélène Lefebvre, une passionnée d’histoire qui réside à Aix-en-Provence, rapporte La Voix du Nord. Hélène et son mari Jacques, qui ont auparavant mené l’enquête sur un pan de leur famille, ont découvert qu’ils possédaient un grand-oncle prénommé Franck Lefebvre. Celui-ci n’est autre que le père de Mathilde, laquelle aurait rédigé cette lettre. En clair, Jacques Lefebvre serait « l’arrière-arrière-petit-cousin » de Mathilde, précise Le Figaro. Le couple, déjà choqué par la découverte du destin malheureux d’une partie de ses ancêtres, apprend donc avec stupéfaction l’existence de cette lettre. Une question se pose : est-elle authentique ?
La lettre en provenance du Titanic est-elle authentique ?
Jacques, particulièrement ému face à cette découverte, ne peut s’empêcher de penser à la peine qu’a dû ressentir son aïeul Franck Lefebvre, après le naufrage du Titanic. Ce dernier, parti à la conquête des États-Unis en 1911 avec quatre de ses enfants, devait être rejoint par son épouse Marie et leurs quatre autres enfants. Mais Marie et le reste de la fratrie – dont faisait partie Mathilde – n’arriveront jamais à destination.
Seul témoin de cette époque, si elle s’avère bien vraie : la lettre rédigée par Mathilde la veille du naufrage du Titanic. Comme le précise France 3 Régions, le message a bien été authentifié par l’Université du Québec, où il a été envoyé suite à sa découverte. Les Archives provinciales du Nouveau-Brunswick ont également confirmé à la famille qui a découvert la bouteille que le papier correspondait bien à celui utilisé à l’époque.
Reste une question : comment cette lettre a-t-elle pu rester dans un état de conservation aussi exceptionnel durant plus d’un siècle ? L’enquête autour de l’authenticité de la missive étant en suspens depuis le début de la pandémie, il faudrait donc patienter encore pour avoir le fin mot de l’histoire. De son côté, Hélène Lefebvre en est certaine, « cette lettre est authentique ».
Si tel était bien le cas, la lettre rédigée par la jeune Mathilde à bord du Titanic constituerait alors le « second plus vieux message dans une bouteille à la mer jamais retrouvé », souligne le journaliste canadien Simon Delattre. Pour l’instant, le record est détenu par un biologiste marin qui a envoyé un message dans une bouteille à la fin de l’année 1906. Le bout de papier a été retrouvé 108 ans plus tard, en 2015, sur une plage allemande.