Dans un système patriarcal, les droits des femmes sont quasi inexistants. Les hommes dominent toutes les sphères de la société en Arabie Saoudite. Seulement voilà, depuis 2016, les revendications ont pris de l’ampleur. Bien que les militant(e)s se soient heurté(e)s à des forces conservatrices, des changements ont été initiés. Avec l’abrogation du paragraphe B de l’article 169 par exemple, le royaume fait un pas de plus vers l’égalité des droits.
Avancée historique en Arabie Saoudite
Le paragraphe B maintenait visiblement les femmes célibataires, divorcées ou veuves dans un statut d’infériorité. Elles devaient vivre sous la supervision d’un wali. Dans les faits, la gent féminine dans le royaume saoudien ne peut rien faire sans le consentement de leur mahram (père, frère, fils …). Si elles sortaient dans la rue, son tuteur est toujours dans les parages. Ce temps semble désormais révolu, car une nouvelle loi est en vigueur.
Cette abrogation fait en effet suite à la décision du gouvernement saoudien et du prince héritier Mohammed ben Salmane de répondre favorablement aux luttes pour le droit des femmes. Devant les tribunaux de la charia, les autorités judiciaires ont donc aboli l’amendement en question. Ainsi, le paragraphe B stipule désormais qu’« une femme adulte a le droit de choisir où vivre », et ce, sans l’approbation de son wali. Par ailleurs, le mahram n’est plus en droit de la dénoncer que s’il dispose d’une preuve irréfutable qu’elle a commis un crime.
Interrogé par une presse locale, l’avocat Naif Al Mansi a déclaré : « Les familles ne peuvent plus intenter de poursuites contre leurs filles qui choisissent de vivre seules ». A l’évidence, c’est un grand pas en avant dans un système ultra-conservateur. Force est de souligner que bon nombre de militantes étaient derrière les barreaux à cause de leurs revendications. D’autres étaient contraintes de s’exiler face à la pression et aux menaces des forces conservatrices.
Un projet de modernisation ?
Désormais sous le règne du prince héritier Mohammed ben Salmane, le royaume saoudien aspire à se présenter comme un pays réformé et progressiste. Nul doute que les défenseurs des droits des femmes et la communauté internationale y sont pour quelque chose. De plus, l’histoire de Loujain al-Hathloul, une militante qui a croupi en prison pendant plus de deux ans et demi a terni la réputation de l’Arabie Saoudite. S’ajoute à cela le système patriarcal qui maintient la gent féminine dans un statut de subordination.
Certaines revendications ont cependant abouti à des changements. Depuis 2018, elles peuvent conduire une voiture. Sans le consentement de leur tuteur, elles ont aussi le droit de voyager à l’étranger suite à l’ouverture des frontières aux femmes saoudiennes en 2019.