A 60 ans passés, Mauricia Ibáñez avait fait appel à la procréation médicalement assistée pour tomber enceinte. La naissance de ses jumeaux le jour de la Saint-Valentin avait fait grand bruit en Espagne et dans le monde entier.
A 4 ans, les jumeaux ne parviennent pas à s’exprimer
Après avoir suivi un traitement de reproduction assistée aux Etats-Unis, l’Espagnole était rentrée chez elle pour accoucher. Gabriel et Maria de la Cruz sont nés le 14 février 2017 dans un hôpital de Burgos, au nord de l’Espagne. Aujourd’hui de 4 ans, les jumeaux lui ont été retirés suite à une décision de justice.
Cette semaine, la Cour suprême espagnole a confirmé la décision de lui retirer la garde de ses enfants, rendue le 22 avril 2020. Les conditions sanitaires dans lesquelles vivaient les jumeaux ont interpellé le tribunal, rapporte The Mirror. Un rapport effectué par un expert pointe du doigt l’évolution mentale et physique des jumeaux, qui ne serait pas en concordance avec leur âge. La justice espagnole estime que le frère et la soeur sont « dans une situation de vulnérabilité évidente ».
D’après ce rapport, les jumeaux ne savent pas encore parler et ils sont dans l’incapacité d’exprimer leurs sentiments. Mauricia Ibáñez, jugée « incapable de les soigner», s’est donc vu retirer la garde de ses deux enfants en bas âges. « C’est de notre responsabilité de les protéger », a fait savoir le tribunal provincial de Burgos. « Ils me prennent tout ce que j’ai », s’est indignée pour sa part la sexagénaire.
Mauricia Ibáñez déterminée à récupérer la garde de ses enfants
Depuis la décision des services de protection de l’enfance d’éloigner les jumeaux de leur mère, Mauricia Ibáñez mène une bataille ardue pour les récupérer. Les enfants ont été placés dans une famille d’accueil à Valladolid, précise Antena3. Leur mère peut leur rendre visite tous les 15 jours, pendant une heure maximum.
Mauricia Ibáñez vit cette situation comme une profonde injustice. Elle estime que le tribunal stigmatise ses jumeaux. « La justice doit payer pour cela », souligne-t-elle. La sexagénaire continue de réclamer la garde de ses deux enfants, malgré les récentes décisions rendues par le tribunal des affaires familiales et la Cour suprême.
Pour Isabel Blanco, Conseillère pour la famille et l’égalité des chances du Conseil, il s’agit d’une décision juste. « La justice a donné raison au travail des experts », a-t-elle rappelé ce mardi. « La préoccupation des travailleurs sociaux oeuvrant pour la protection de l’enfance est toujours le bien-être des enfants. Nous sommes heureux de cette décision de justice. »