Fraîchement réélu, Emmanuel Macron se retrouve déjà au cœur d’une polémique. Invité sur le plateau de Franceinfo, le 25 avril 2022, Bruno Le Maire a en effet tenu des propos qui ont froissé une partie de la classe politique. Dans un premier temps, le ministre de l’Économie s’est réjoui de cette « large victoire » du président sortant. Cependant, il a insisté sur le fait d’opérer des changements dans la façon de gouverner. Apparemment, ils vont miser sur la dialogue, « faire preuve de modération, d’équilibre, éviter les querelles inutiles ».
Le locataire de l’Élysée et ses acolytes vont aussi « mettre de côté définitivement toute violence verbale ». Seulement, l’exécutif s’est déjà attiré les foudres de l’opposition au lendemain du second tour de la présidentielle. La raison ? Bruno Le Maire n’a pas écarté la possibilité d’avoir recours à l’article 49-3 pour faire passer la réforme des retraites. Pour rappel, ce projet fait partie des plans clés de ce nouveau quinquennat. Malgré tout, cette éventualité ne réjouit pas vraiment les Français.
Emmanuel Macron prêt à faire passer la réforme des retraites ?
A titre d’information, « l’article 49 alinéa 3, dit d’« engagement de responsabilité », permet au gouvernement de faire passer le texte qu’il présente, sans vote, sous couvert du rejet de la motion de censure qu’un dixième de l’Assemblée se doit de déposer », comme l’explique Wikipédia. Sans surprise, la journaliste Salhia Brakhlia n’a pas manqué l’occasion d’interroger l’actuel ministre de l’Économie après la victoire du mari de Brigitte Macron.
« (…) vu le caractère inflammable de cette réforme, est-ce que vous nous garantissez ce matin que le gouvernement ne passera pas en force, n’utilisera pas le 49.3 pour faire passer cette réforme ? », questionne son interlocutrice. Ce à quoi Bruno Le Maire a répondu : « Je ne peux pas donner cette garantie. Je ne le souhaite pas, ça, c’est certain ». « J’ai toujours dit que cette réforme devait faire l’objet le plus possible de discussions et de dialogue avec l’espoir de parvenir à un compromis », a-t-il ensuite nuancé.
Bien que Bruno Le Maire ait tenté de tempérer la situation, il a fourni plus d’éléments à l’opposition par rapport à la réélection d’Emmanuel Macron déjà décriée. En effet, le ministre de l’Économie a soufflé le chaud et le froid. D’une part, il a évoqué un gouvernement à l’écoute et de l’autre, il n’a pas exclu la possibilité d’avoir recours au fameux 49-3.
Jean-Luc Mélenchon Premier ministre ?
Conscient d’« un vote d’adhésion » pour écarter l’extrême droite, Bruno Le Maire a tout de même affirmé que l’actuel locataire de l’Élysée a remporté une « large victoire ». Il s’agit d’une réponse aux propos cinglants de Jean-Luc Mélenchon qui avait déclaré que Macron est le président « le plus mal élu ». Loin de se défiler, le candidat arrivé 3e au premier tour a profité de cette polémique autour de la réforme des retraites pour remettre sur le tapis son fameux projet.
Pour rappel, le leader du parti La France insoumise a appelé les Français à l’élire Premier ministre lors des élections législatives. Farouchement opposé à cette réforme des retraites, Jean-Luc Mélenchon espère donc imposer une cohabitation au président de la République. De cette manière, il pourra faire barrage à ce projet en occupant le poste de Matignon.
La possibilité de recours à l’article 49-3 agace aussi une partie des députés à l’instar de Manon Aubry, d’Eric Coquerel ou encore de Manuel Bompard. Outre l’Assemblée nationale, certains membres du Sénat ont également réagi à la déclaration de Bruno Le Maire. C’est notamment le cas de Guillaume Gontard, président du groupe écologiste.