En milieu de semaine, certains quotidiens italiens polémiquaient en gros titres sur une décision prise par le Musée Carnavalet. Il Messaggero titrait ainsi : « La polémique : Louis XIV deviendra Louis 14 ». Quant au Corriere della Sera, quotidien populaire en Italie, le journal s’insurgeait en première page en écrivant simplement : « Louis 14 ».
De Louis XIV à Louis 14 ?
La presse italienne rapportait ainsi que le musée d’Histoire de la Ville de Paris abandonnait les chiffres romains au profit des chiffres arabes. Après le Louvre, un second musée français renonçait donc à ces chiffres désignant les siècles, dans le but de faciliter le parcours des visiteurs étrangers.
Il n’en fallait pas plus pour que plusieurs journalistes fulminent dans les colonnes des quotidiens italiens. Pour Massimo Gramellini, vice-directeur du Corriere della Sera cité par Le Figaro, cette « histoire des chiffres romains » est une « synthèse parfaite de la catastrophe culturelle en cours ».
L’écrivain regrettait que l’on ne prenne plus le temps d’en enseigner la compréhension, avant de les supprimer « pour que ceux qui les ignorent ne se sentent pas mal à l’aise ». Dans ce même journal, un second intellectuel montait au créneau. Luciano Canfora dénonçait notamment le « fléau général » du « politiquement correct ». Quant à Giusto Traina, professeur d’histoire romaine cité par Il Messaggero, ce dernier pointait du doigt « les hommes politiques » et les « dirigeants locaux » à l’origine de telles décisions.
Non, le musée Carnavalet ne supprime pas tous les chiffres romains
Face à l’ampleur de la polémique, le Musée Carnavalet a tenu à rectifier les faits. Ce jeudi 18 mars dans la matinée, la direction de l’établissement parisien insiste sur le caractère erroné de l’information. Comme le rapporte FranceInfo, l’abandon des chiffres romains au profit des chiffres arabes a certes eu lieu dans certains textes, excepté pour « les noms des rois ».
Le musée insiste sur le fait que « l’usage des chiffres romains a été conservé dans tous les textes du musée », à l’exception des dispositifs destinés au public en situation de handicap. Ainsi, sur près de 3 000 textes comprenant des chiffres romains, seuls « 170 textes ont adopté une démarche d’accessibilité universelle », tient à souligner l’établissement. « Nous ne sommes pas contre les chiffres romains, mais ils peuvent être un obstacle », précise Noémie Giard, responsable du Musée Carnavalet.