Même sans l’avertissement stipulé sur le site Web de la Bartram Trail High School, les étudiantes visées s’en seraient forcément aperçues. Leurs photos présentes dans l’annuaire de l’école ont bien été retouchées numériquement.
Des retouches photos pour respecter le code vestimentaire
Comme le rapporte la BBC, l’école située en Floride a pris la liberté de modifier les portraits de 80 étudiantes, au motif qu’elles étaient trop dévêtues. La décision a été prise par une enseignante également coordinatrice de l’annuaire de la Bartram Trail High School.
Pour se justifier, l’école a rappelé aux médias qu’un code vestimentaire était à respecter. Celui en cours pour l’année 2020-2021 stipule que les hauts portés par les filles doivent « couvrir toute l’épaule ». Ces vêtements doivent également être « modestes » et « ne pas être distrayants ou révélateurs ». Il est également interdit aux jeunes filles de se maquiller de manière excessive et de se coiffer de façon trop excentrique.
Face à l’important tollé, la Bartram Trail High School a également rappelé que par le passé, les photos des étudiantes ne respectant pas ces consignes étaient tout simplement supprimées de l’annuaire. La direction a également fait savoir à l’attention des parents d’élèves mécontents qu’ils pouvaient demander le remboursement de l’annuaire qui a coûté 100 dollars, soit 70 livres sterling.
Les photos des étudiants masculins non retouchées
Riley O’Keefe, 15 ans, fait partie des étudiantes dont la photo a été retouchée. L’adolescente a lancé une pétition en ligne pour protester contre ces retouches, qu’elle juge discriminatoires. « Ils ont regardé notre corps et ont pensé que le fait de montrer un peu de peau était déplacé », déplore-t-elle tout en soulignant qu’aucun garçon n’a été retouché dans l’annuaire.
« Ils ont regardé les garçons et pour les photos de l’équipe de natation et d’autres photos de sport, ils ont pensé que ce n’était pas dérangeant. C’est navrant », dénonce la jeune fille. Ces dernières années aux États-Unis, les codes vestimentaires exigés par les établissements scolaires ont fait l’objet de nombreux débats, rapporte la BBC. Plusieurs écoles ont ainsi été accusées de discriminer les étudiantes en les contraignant à cacher leur corps.
Pour la mère de Riley, Stephanie Fabre, il n’était vraiment pas nécessaire de retoucher les photos. « Personne n’aurait regardé cet annuaire et ceux qui l’auraient fait n’auraient pensé à rien d’autre qu’à de belles élèves de troisième ». Mme Fabre déplore également des retouches si mal faites, que beaucoup sont moquées sur les réseaux sociaux et circulent comme mèmes sur Snapchat.
