Dans son édition du 12 novembre 2020, le journal de gauche Die Zeit ne prend pas de pincettes avec le gouvernement français. La journaliste Annika Joeres, correspondante en France, décrit un quotidien qui confine à l’absurde.
Emmanuel Macron, un président de la République « quasi monarchique »
Alors que les Français sont confrontés à une seconde vague, la grogne monte. Un mécontentement de plus en plus audible face aux décisions de l’exécutif notamment chez les commerçants contraints de fermer. L’opposition dénonce des mesures qui ne sont pas équitables entre les secteurs ; des critiques qui dépassent visiblement les frontières. Emmanuel Macron et Jean Castex se retrouvent ainsi étrillés dans un journal allemand en raison de leur gestion catastrophique de la pandémie.
Annika Joeres détaille avec ironie les mesures auxquelles doivent désormais se conformer les Français : remplir une attestation pour faire ses courses ou emmener ses enfants à l’école. La journaliste allemande s’étonne également de voir la grande distribution contrainte de fermer des rayons entiers. Die Zeit n’hésite pas à renommer la France « Absurdistant », tout en qualifiant le chef de l’Etat de président « quasi monarchique ».
Le journal estime que le président de la République se conduit comme un despote en priorisant les Conseils de défense aux parlementaires. L’article se termine en constatant que malgré toutes ces mesures répressives, la France compte plus de victimes que la Suède. Un fait étonnant, puisque les Suédois ne sont pas obligés de porter le masque en toutes circonstances.
Des experts français dénoncent les « défauts de gestion » de l’exécutif
Si la France se retrouve critiquée en Allemagne, elle l’est tout autant. Un rapport rendu public le 13 octobre 2020 pointe du doigt les défaillances de l’Etat dans la gestion de la crise sanitaire. Cinq experts indépendants, nommés par Emmanuel Macron, ont analysé l’action publique de ces derniers mois.
Ils ont notamment comparé la réponse française à celle des autres pays occidentaux. Leur réflexion doit permettre de se préparer à d’autres crises de ce type. Si l’hôpital est félicité pour sa gestion de la pandémie, l’exécutif n’échappe pas aux critiques.
« Les premiers constats de la Mission mettent en évidence des défauts manifestes d’anticipation, de préparation et de gestion », écrivent ainsi les rapporteurs.
« On a vu le déclin progressif du degré de priorité accordé à la prévention des pandémies entre 2010 et 2020. Les capteurs de détection ont mal fonctionné et la pandémie nous a pris de vitesse, analyse Didier Pittet. Finalement, ce sont les cliniciens italiens qui ont permis à la France de réaliser quelle était la réalité de l’épidémie. »
