Nous connaissons déjà la voie de contamination au coronavirus via les gouttelettes respiratoires. Nous les diffusons par exemple en criant, en toussant ou en éternuant. Désormais, nous devons aussi considérer la transmission de la maladie par le biais de gouttelettes plus fines, émises en parlant !
Une hypothèse écartée par l’OMS
Au début de la pandémie, de nombreux scientifiques ont évoqué la possibilité que le SarS-Cov-2 puisse se transmettre par la parole. Cependant, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) était restée sceptique et a vite écarté cette possibilité.
Pour autant, les scientifiques exhortent les autorités sanitaires à prendre l’information plus au sérieux. En effet, des recherches plus approfondies soutiennent l’hypothèse selon laquelle, l’haleine d’un porteur peut infecter les personnes à qui il parle. C’est notamment l’avis de 239 scientifiques basés dans 32 pays différents. Selon eux, cette voie de transmission insoupçonnée est à surveiller de près !
Ce n’est pas un hasard si le corps scientifique a choisi de publier ces nouvelles données dans le très lu New York Times. Car il s’agit d’abord d’une mise en garde adressée à toutes populations. En outre, les chercheurs ont voulu mettre l’OMS face à ses responsabilités.
Les chercheurs britanniques particulièrement inquiets
Ainsi, les scientifiques du monde entier soutiennent désormais leurs confrères britanniques, premiers à avoir abordé la « contamination par la parole ». Au mois d’avril, la revue The New England Journal of Medicine a en effet publié un article sur le sujet.
Après avoir observé des postillons au laser, les chercheurs britanniques ont donc établi que le souffle contient des nano gouttelettes de salive. Et celles-ci se répandent dans l’air lorsque nous parlons. Par conséquent, si elles proviennent d’un porteur de la covid-19, la personne en face de lui risque une infection par inhalation.
D’ailleurs, ces gouttelettes salivaires d’environ 20 millièmes de millimètre seraient très dangereuses. Plus que celles que nous émettons en éternuant ou en toussant. Car en raison de leur légèreté, elles flottent plus longtemps dans l’air. Ce qui prolonge la durée potentielle de contamination, particulièrement dans les endroits clos.
Combien de temps le coronavirus peut-il rester en suspension dans l’air ?
À cette question, Bill Hanage, épidémiologiste de l’Université de Harvard, répond catégoriquement non. Selon lui, nous comprenons très mal la notion de « transmission aéroportée du coronavirus ».
« On a cette notion (fausse ndlr) que la transmission aéroportée veut dire que des gouttes sont suspendues dans les airs et peuvent vous infecter même au bout de plusieurs heures » a-t-il indiqué. Ce qui signifierait également « qu’elles se baladent dans les rues, se faufilent à travers les boîtes aux lettres et se retrouvent partout dans les maisons. » Or, c’est loin d’être le cas.
Toujours est-il que la prudence est de mise. En effet, jusqu’à ce que de nouvelles recherches nous en disent plus, on ne peut exclure la possibilité de transmission du coronavirus par voie aéroportée. D’où la nécessité de porter un masque pour se protéger, lorsqu’on est dehors et de bien aérer son intérieur.