Cécile Pigné, aide-soignante de 50 ans, tente de prendre son mal en patience. Cette habitante de la région de Rouen (Seine-Maritime) n’en revient toujours pas. Le 17 septembre dernier, elle a appris que des squatteurs avaient pris possession de la maison de ses grands-parents, à Oisel.
Depuis, le parcours pour déloger ces inconnus semble interminable.
Des voisins appellent la propriétaire pour lui demander si elle a bien vendu sa maison
Tout commence avec un coup de fil, celui des voisins de Cécile Pigné. Ces derniers, inquiets de constater la présence d’inconnus dans la maison voisine, appellent l’aide-soignante.
« Ce sont des voisins qui m’ont appelée. Ils m’ont demandé si j’avais bien vendu ma maison car il y a avait des personnes qui étaient en train de couper tous les arbres sur le terrain et de faire des travaux à l’intérieur… »,
explique la victime à Actu.fr.
Cécile Pigné se rend alors immédiatement sur les lieux et ce qu’elle constate la laisse sans voix :
« Ils avaient coupé tous les arbres, ils avaient cassé les meubles de mes grands-parents qui étaient des belles antiquités… Ils avaient tout vidé, ma chambre d’enfant, ma collection de poupées… Il ne restait plus rien, même pas une cuillère. Je ne sais pas où tout est parti, ils ont certainement tout vendu ! »
Cécile Pigné, qui a grandi dans cette maison à partir de ses neuf ans, est sidérée. « J’ai été élevée par mes grands-parents », explique-t-elle. Il y a neuf ans, lorsque sa grand-mère décède, l’aide-soignante hérite d’une partie de la maison. L’autre est destinée à sa mère, désormais placée sous tutelle. « La maison a été vide pendant neuf ans car c’était un héritage compliqué », explique la quinquagénaire.
Les squatteurs font même appel à des artisans pour refaire la maison
L’aide-soignante, sous le choc, appelle la police. Une patrouille est envoyée sur place, mais elle ne peut pas intervenir. « Mais ils n’ont rien pu faire car les squatteurs avaient ouvert des compteurs d’eau et d’électricité plus de 48 heures avant que je les prévienne… Et la loi les protège », déplore Cécile Pigné.
« Je les voyais détruire les meubles devant mes yeux mais je ne pouvais rien faire. Il fallait que je parte, que la police s’en aille. Ils sont désormais chez eux. Je n’ai pas le droit de les expulser, c’est terrible. »
Comble de la situation : Cécile Pigné voit même des artisans défiler dans la maison de ses grands-parents. Les inconnus qui en ont pris possession ont visiblement entrepris de la rénover à leurs goûts. « Ils ont fait venir des peintres, ils ont enlevé toute la tapisserie, mis du carrelage… C’est incroyable. »
L’aide-soignante, qui n’a pas pu porter plainte car les squatteurs « sont désormais chez eux », a tout de même déposé plainte pour « dégradations et violation de domicile ». « Ils sont entrés par effraction et ça se voit », explique-t-elle.
Désormais, Cécile Pigné tente de prendre son mal en patience, comme elle le peut. En arrêt maladie depuis cette déconvenue, l’aide-soignante attend la décision du tribunal. « Je compte récupérer ma maison coûte que coûte, quoiqu’il arrive. C’est inadmissible qu’on puisse s’installer chez les gens comme ça, que l’on puisse ouvrir des compteurs en ligne, comme ça, sans papiers, ni rien… », dénonce-t-elle.
Pour tenter de déloger les squatteurs de sa maison, Cécile Pigné a dû contracter un emprunt de 2 000 euros, afin d’avancer les frais de justice. La quinquagénaire va probablement devoir attendre des semaines, voire des mois avant que le tribunal d’instance ne traite son affaire.