Faut-il punir les parents pour les actes hors la loi de leurs enfants adultes ? Actuellement, le débat fait rage. C’est également le cas de l’expulsion de locataires en HLM. Certains bailleurs n’hésitent en effet pas à prendre des décisions radicales. La raison ? Les demandes en logement social sont toujours en hausse en France.
C’est un fait, les familles modestes peinent à finir le mois et de ce fait, certaines ne peuvent pas se permettre de vivre dans une maison neuve. Elles doivent ainsi se contenter de logements HLM, et ce, malgré les dangers à l’extérieur. Bon nombre de quartiers, à l’instar de la cité phocéenne, sont en effet gangrénés par les trafics.
A Nice, les locataires en HLM vivent également des situations similaires. Malheureusement, les jeunes adultes sont tentés de s’embarquer dans cette économie parallèle. C’est justement le cas de ce trafiquant de 19 ans. Inévitablement, il était dans le viseur de la police. Alors qu’il a écopé de 20 mois de prison et sa mère s’est retrouvée expulsée de son logement selon Nice-Presse.
Une décision controversée
Il faut croire que Côte d’Azur Habitat aurait suivi cette affaire de près. La raison ? L’agence bailleur a déposé une requête au tribunal de Nice suite à la condamnation du dealer. Informés par la préfecture, les responsables avaient de plus constaté de nombreuses dégradations dans l’appartement.
« Le tribunal judiciaire a considéré que l’existence et la gravité des troubles ont été suffisamment rapportées pour caractériser le défaut de jouissance paisible des lieux loués que tout locataire ou tout occupant de son chef, doit respecter »
Suite à cette requête de l’agence, le parquet, la préfecture et la mairie de Nice ont procédé au vote pour la validation de cette décision inédite. De ce fait, la mère du dealer devait quitter les lieux. Pour couronner, elle a écopé d’une amende de 500 euros pour les dégradations du logement.
Dans cette affaire, la mère de famille assume les actes de son enfant adulte, car vis-à-vis de la loi, il n’a pas encore atteint l’âge de responsabilité financière, soit 25 ans. La décision d’expulsion du logement HLM semble toutefois radicale. D’autant plus qu’elle ne serait pas impliquée dans ce trafic.
Les habitants réagissent à cette procédure d’expulsion
Dans ce quartier de l’Ariane, nombreux sont les riverains à donner leurs avis sur cette affaire. Selon leurs propos, le jeune dealer mérite de passer un séjour derrière les barreaux. Malgré tout, il ne faut pas punir sa mère pour ses actes. Les habitants s’accordent à dire qu’elle subit aussi le comportement illégal de son enfant.
En ce sens, la procédure d’expulsion envoie un mauvais signal, comme l’a confié Teresa Maffeis, activiste au DAL (Droit au logement). Actuellement, l’association envisage de ce fait l’éventualité d’une action en justice.