Sarah Gray avait 35 ans lorsqu’elle et son mari Ross ont fait face à la mauvaise nouvelle. À trois mois de grossesse, la future maman s’est rendue à une deuxième échographie accompagnée de son mari. Ils n’avaient aucune idée de la tournure que prendrait la situation. Le couple a malheureusement découvert que Thomas, l’un des jumeaux à naître, était atteint d’une grave maladie.
Si le monde du couple s’est écroulé après cette nouvelle, la future maman n’a pas baissé les bras. Elle s’est montrée forte face à la tragédie et a décidé de mener sa grossesse à terme. Sarah Gray a alors décidé de donner les organes de Thomas à la recherche scientifique après sa naissance.
Un témoignage émouvant
Selon le témoignage de Sarah Gray, leur médecin a diagnostiqué une anencéphalie chez Thomas. Il s’agit d’une malformation congénitale qui n’épargne généralement pas les bébés qui en sont atteints in utero. Cette maladie se caractérise par une malformation du cerveau due à l’absence d’une partie du crâne. Cette anomalie peut emporter la vie des bébés dans les minutes, les heures ou les jours qui suivent leur naissance.
Par contre, l’autre enfant, Callum, était bien portant. Même si elle savait que son bébé ne survivrait pas, Sarah Gray a décidé de mener sa grossesse à terme. L’anencéphalie n’interfère pas avec le développement normal de l’enfant et ne présente pas d’inconvénient majeur pour la mère.
Cependant, les futurs parents se sentaient mal d’être impuissants face au triste sort de leur bébé. Ils ont donc cherché un moyen de traduire cette situation dramatique en un acte salutaire pour la société.
“Bien qu’il n’y ait rien que nous puissions faire pour empêcher la tragédie, je voulais trouver un moyen pour que la brève vie de Thomas ait une sorte d’impact positif”,
a raconté Sarah Gray lors d’une conférence TED à Palm Springs, en Californie (États-Unis), en novembre 2015.
Le triste sort de l’enfant de Sarah Gray
Sarah Gray a alors demandé à son infirmière des informations sur le don d’organes. Elle a été redirigée vers la Washington Regional Transplant Community, ou WRTC. Il s’agit d’une organisation locale de collecte d’organes. La taille de son bébé à la naissance ne lui permettait pas de donner un organe pour une transplantation. Toutefois, un don d’organes à des fins de recherche scientifique n’était pas exclu.
Sarah Gray a donné naissance aux jumeaux le 23 mars 2010. Bien qu’ils soient tous deux nés vivants, Thomas n’avait pas la partie supérieure de son crâne. Il a miraculeusement survécu pendant six jours avant de s’éteindre dans les bras de Ross, entouré de sa famille.
Un don d’organes pour faire avancer la recherche scientifique
Après que Thomas a rendu l’âme, ses organes ont été expédiés à quatre endroits différents pour servir à la recherche scientifique. La WRTC a envoyé son sang de cordon ombilical à l’université de Duke. Son foie a été confié à une entreprise de thérapie cellulaire de Durham, baptisée Cytonet. Ses cornées ont été livrées au Schepens Eye Research Institute, rattaché à la Harvard Medical School. Ses rétines ont été offertes à l’Université de Pennsylvanie.
Sarah Gray a avoué que cette expérience a permis à sa famille de retrouver la paix. D’ailleurs, elle encourage les autres femmes qui auront le malheur de traverser la même épreuve à suivre son exemple. Le don d’organes pour la recherche scientifique est probablement une idée à laquelle beaucoup de gens ne pensent pas. Pourtant, ce geste pourrait permettre de sauver des vies.