Cette ferme du début du 19e siècle semble être abandonnée depuis belle lurette. Les alentours en témoignent avec cette cour dont le dernier entretien date de plus d’une dizaine d’années. Avec les hautes herbes qui ont poussé sur le devant, il devient presque impossible d’apercevoir la bâtisse dont les murs se sont ternis sous l’effet du temps. De toute évidence, la nature a pris le dessus sur l’ensemble du terrain.
Des épaves de voitures abandonnées dans les environs ont fini par servir de demeure à des fougères et autres plantes sauvages.
Une famille aisée…
La porte principale donne sur une pièce de séjour avec des murs en plâtre écaillé. Un voile de poussière blanche recouvre le plancher mis en valeur par un revêtement de velours presque intact. Le mobilier, lui est resté presque dans l’ordre dans lequel les anciens propriétaires ont dû le laisser. Chaque canapé et siège ne présente pas de marque d’usure importante.
Toute la splendeur est révélée grâce à la lumière apportée par deux grandes baies vitrées. L’aura de cet endroit, bien qu’il ait été laissé dans un léger désordre, inspire tout de suite la paix et le repos. Dans la pièce mitoyenne, une petite salle avec au centre une table en bois massif recouvert d’une nappe blanche. Tout porte à croire qu’il s’agit d’un endroit où les membres d’une famille aisée partageaient leurs repas.
Un sanctuaire de poupées effrayantes
A l’étage, le décor trahit toujours l’aisance des anciens locataires. Les chambres toutes aussi spacieuses les unes que les autres sont meublées de somptueux lits en bois massif et des commodes caractérisées par une finesse remarquable. Au milieu du spectacle surprenant de ce décor à peine terni par le temps, on devine que les propriétaires étaient férus de belles choses. Seulement voilà, un détail laisse dans l’effroi. Mis à part les jolis meubles, on y retrouve aussi une vaste collection de poupées.
Ce qui étonne le plus, c’est qu’elles ne sont pas placées en un seul endroit. Ces jouets sont éparpillés notamment dans les chambres, sous le porche, dans le débarras et même dans les rangements pour chaussure. Chacune arborant une face en partie défigurée, elles offrent une vision qui pourrait effaroucher une âme sensible. Ce qui effraie le plus dans ces petits visages balafrés réside dans le nombre incalculable de secrets qu’ils renferment. Qui sait ce que leurs yeux ont pu voir au cours de toutes ces années.