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Savoir & Découverte

Floride : l’abeille bleue que les scientifiques croyaient éteinte réapparaît !

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L'abeille bleue ou Osmia calaminthae, une espèce qui n'a pas été observée depuis 2016. (Tim Lethbridge/CC BY 3.0)

Des chercheurs de l’université de la Floride affirment avoir redécouvert l’abeille bleue, une espèce rare dont l’extinction a déjà été déclarée.

Alors que la première description de l’abeille bleue remonte à 2011, il a fallu attendre jusqu’en 2016 pour qu’on l’aperçoive de nouveau. Puis, plus aucune trace. Les entomologistes ont même fini par envisager son extinction. Mais en mars 2020, des chercheurs de l’Université de Floride annoncent que l’hyménoptère ultra rare est réapparu.

En effet, le 7 mai dernier Chase Kimmel et Jaret Daniels, ont émis un communiqué sur le site du Museum d’Histoire Naturelle de Floride. Le docteur en entomologie et le directeur du McGuire Center for Lepidoptera and Biodiversity, y ont annoncé la « redécouverte » de l’abeille bleue.

Une rencontre inespérée

La première fois qu’ils l’ont identifiée, les scientifiques ont établi que l’Osmia calaminthae (nom scientifique) est une espèce rare. Pour cause, elle n’a été localisée qu’à quatre endroits, dans un périmètre de 41 km² à Lake Wales Ridge (Floride).

Cela s’explique notamment par le fait que ce point chaud de la biodiversité abrite le calament d’Ashe ou Clinopodium ashei. Or, l’abeille bleue se nourrit essentiellement de cette plante tout aussi rare et aujourd’hui en voie de disparition. Alors, quand les chercheurs ont exploré la zone le 9 mars dernier, ils ne s’attendaient pas vraiment à ces retrouvailles avec l’Osmia calaminthae, de son nom scientifique.

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L’abeille bleue dépend du Clinopodium ashei (nom scientifique) ou calament d’Ashe (nom vernaculaire) pour survivre. Or, l’habita de cette plante est restreint — (Tim Lethbridge/CC BY 3.0)

« J’étais ouvert à la possibilité que nous ne trouvions pas l’abeille du tout. Alors le premier moment où nous l’avons repérée sur le terrain a été vraiment formidable »

Dr Chase Kimmel de l’Université de Floride, dans un communiqué.

Une abeille singulière à plus d’un titre

Si les scientifiques se fascinent autant pour l’abeille bleue de Floride, c’est parce que le mystère autour de cette espèce est quasi-entier. L’Osmia calaminthae diffère notamment des abeilles du genre Xylocopes car c’est son corps et non ses ailes qui sont d’une remarquable couleur bleu électrique.

En outre, cet apidé effectue un mouvement de tête singulier pour transférer le pollen de sa tête vers son abdomen. C’est justement cette spécificité qui a intrigué les chercheurs et qui leur a permis de l’identifier ! Et le Dr Kimmel et son équipe compte bien en apprendre davantage. Aussi, ils ont réussi à capturer un spécimen, lors de cette prospection en mars.

« Nous essayons de combler de nombreuses lacunes qui n’étaient pas connues auparavant. Cela montre à quel point nous en savons peu sur la communauté des insectes et comment il y a beaucoup de découvertes intéressantes qui peuvent encore se produire. »

(USGS Native Bee Inventory and Monitoring Laboratory/CC BY 2.0)

Il s’agit entre autres de connaître sa répartition, son statut, son mode de vie et surtout, de déterminer si l’espèce est réellement en danger. D’autant plus qu’ils ont déjà pu identifier quelques individus par le passé. Et ce, dans des zones plus éloignées, à environ 80 km. Cela suggérerait donc que l’espèce continue de se reproduire.

Habitat naturel fragile

Selon Jaret Daniels, la raison qui aurait conduit l’abeille bleue à s’isoler à Lake Wales Ridge serait l’inondation. En effet, l’immersion de la bande côtière floridienne a contraint plusieurs espèces à migrer et s’adapter à de nouveaux environnements.

Si le changement d’habitat donne parfois lieu à des mutations, ils fragilisent également la biodiversité. Le Dr Kimmel de souligner :

« C’est une chose de lire la documentation sur la perte de l’habitat et le développement. Et une autre de conduire 30 à 40 minutes à travers des kilomètres d’orangeraies juste pour arriver à un tout petit site de préservation. Cela met en perspective l’ampleur de la perte d’habitat qui affecte tous les animaux qui vivent dans cette région. »

Dans le cadre d’une étude plus approfondie de l’espèce Osmia Calaminthae, le Dr Kimmel a capturé puis relâché ce spéciment – © Chase Kimmel

Ainsi, en approfondissant leurs recherches, les entomologistes espèrent fournir des données scientifiques fiables au sujet de l’abeille bleue. Cela permettrait d’appuyer les projets de lois visant à préserver l’espèce.

Au sujet de l'auteur : Ony R.

Spécialisée en rédaction web, j'exerce mon métier depuis maintenant 12 ans. Mes principales qualités : créative, agile et rigoureuse.

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