Lorsque cette équipe de chercheurs de l’Institut océanographique de Woods Hole (Massachussetts) se rend sur l’île de Guadalupe, au large du Mexique, elle ne pensait pas en tirer des images aussi impressionnantes.
Alors que l’objectif principale de leur mission dans l’océan Pacifique était d’étudier le comportement des grands requins blancs, l’un d’eux a brutalement attaqué leur dispositif. Celui-ci, baptisé REMUS-100, est une sorte de torpille permettant d’observer la faune sous-marine sous un angle inédit.
Les images de l’attaque de ce grand requin blanc dans l’océan Pacifique sont saisissantes.
La première attaque de grand requin blanc filmée sous un angle de vue panoramique
Ces images, capturées en 2013 au large du Mexique, sont impressionnantes. L’équipe de chercheurs à l’origine de la séquence s’est servie d’un REMUS-100, dispositif circulaire équipé de six caméras.
La vidéo ainsi capturée permet d’observer l’attaque du requin blanc en panoramique, avec un champ de vision de près de 360°.
Alors que les scientifiques pensaient pouvoir simplement observer ce grand requin blanc sous plusieurs angles, c’est surtout la mâchoire du prédateur qu’ils ont vue de très près…
Tandis que le dispositif va à la rencontre du mammifère marin, le requin attaque soudainement, de manière brutale.
Rôdé à la chasse sous-marine, ce Carcharodon carcharias referme alors sa mâchoire puissante sur le REMUS-100.
Durant plusieurs secondes, le requin blanc essaie avec force de briser l’engin sous-marin, en vain. Ses dents acérées ne peuvent finalement pas déchiqueter le dispositif, conçu pour résister aux attaques de tels prédateurs.
Cette attaque de grand requin blanc, filmée au plus près, a été suivie de plusieurs autres.
En tout, durant cette même mission, le REMUS-100 employé par l’équipe de scientifiques a été attaqué une douzaine de fois par des grands requins blancs.
Lors de sa remontée à la surface, l’engin, qui comporte de sévères traces de crocs, est néanmoins intact.
Les attaques de requins, plus fréquentes dans l’Atlantique que dans le Pacifique
Malgré le nombre d’attaques de requin blanc constaté par cette équipe de scientifiques lors de sa mission dans l’océan Pacifique, les attaques de ces prédateurs sont plus fréquentes dans l’Atlantique.
L’ISAF, L’International Shark Attack File, est un organisme recensant les attaques de requin en les classant selon différentes catégories. L’ISAF s’intéresse surtout aux attaques de requin dites « non provoquées », à savoir celles menées sur l’homme, sans raison apparente.
L’institut révèle qu’au cours de ces dernières décennies, les attaques de requin « non provoquées » sont plutôt à la hausse, en raison du tourisme. Année après année, les touristes prennent d’assaut les plages et pratiquent des activités aquatiques de plus en plus invasives.
« S’il y a plus de monde dans l’eau alors il y aura plus d’attaques »,
souligne Gavin Naylor, directeur de l’ISAF.
En 2018, c’est aux Etats-Unis que l’ISAF a dénombré le plus grand nombre d’attaques de requin : 27 dans l’océan Atlantique, contre 4 dans l’océan Pacifique – dont 3 à Hawaï.
Dans le Pacifique, les attaques sont le fruit de requins plus grands : requins blanc, tigres et bouledogues. Dans l’Atlantique, des espèces de requins plus petites passent à l’attaque, comme le requin bordé.