Il s’agit d’un phénomène d’escroquerie qui gagne du terrain en France. En effet, la saisie de 17 000 € dans le Limousin n’est pas un cas isolé. A Montpellier (Hérault), les autorités ont par exemple mis la main sur près d’un million d’euros de faux billets. Outre les consommateurs, les petits commerces sont largement touchés, et ce, depuis des années. En ce sens, les responsables ne cessent d’alerter sur la situation.
A l’évidence, il est important de redoubler de vigilance, car ces faux billets se retrouvent souvent en circulation par manque d’attention des commerçants et des clients. A titre d’information, il s’agit de la « movie money » ou l’argent de cinéma, « généralement en coupure de 20 ou 50 euros », explique le chef de l’office central pour la répression du faux monnayage (OCRFM), Eric Bertrand dans les colonnes du Parisien. Ils sont imprimés pour les besoins des tournages de films, de séries ou de clips.
Pour s’en procurer, inutile d’avoir un contact en Chine, pays de fabrication ou de passer par le darkweb. Il suffit de se rendre sur Amazon ou Ebay car ces faux billets de 20 ou 50 euros sont en vente libre sur Internet. Rien à voir avec ces pièces de 2 euros vendues une fortune sur eBay. Par la suite, les filous les injectent dans le circuit monétaire. Face à ce phénomène d’escroquerie en pleine expansion, l’OCRFM et la gendarmerie alertent sur la situation.
Les autorités tirent la sonnette d’alarme
C’est un fait, la maîtrise des technologies est indispensable et l’effort constant au fil des années a permis de diminuer les coûts de production dans de nombreux secteurs. L’univers du 7e art ne déroge évidemment pas à cette règle. La preuve en est, entre autres, la fabrication à grande échelle des faux billets. Outre les tournages de films, le monde du théâtre utilise aussi cette pratique.
A titre d’information, la reproduction de l’image d’un billet de banque est autorisée, rapporte Le Parisien. En ce sens, les malfaiteurs contournent l’article 442-1 du Code pénal qui précise que « la simple intention de créer de la fausse monnaie est passible des assises ». Quoi qu’il en soit, il s’agit d’un flou juridique. La raison ? Il faut avant toute procédure judiciaire prouver l’intention d’utiliser comme fausse monnaie. Pourtant, « la preuve de la mauvaise foi est assez compliquée à apporter », déplore le chef de l’OCRFM.
De leurs côtés, les services de police et la gendarmerie ont mis en garde les clients et les commerçants en raison des saisies à répétition. Force est de réitérer qu’il faut reprendre l’habitude de se montrer vigilant, car les faux billets de 20 et 50 euros se propagent dans l’Hexagone.
Voici comment reconnaître les faux billets
Avec une taille identique à celle des billets authentiques, nous manquons parfois d’attention avec un faux billet entre les mains. Il en est de même pour la couleur. Pourtant, il est facile de distinguer cette « movie money ». En fait, ils ne sont que des photocopies. Voici comment les reconnaître :
La même numérotation
Presque tous les faux billets de 20 et 50 euros en circulation ont cette numérotation : MB 66688880.
Le mot « PRΩP » à la place de « EYPΩ »
En bas à droite des billets authentiques, il est écrit « EYPΩ » qui signifie « EURO ». Sur un faux billet, ce mot grec est remplacé par « PRΩP » qui veut dire « accessoire » (au cinéma, ndlr).
Aucun signe de sécurité
« Ils n’ont pas les signes de sécurité habituels, comme les hologrammes. Quand vous bougez le billet, les motifs n’évoluent pas », explique Eric Bertrand.
La mention distincte
« This is not legal. It’s to be used for motion props » (« Ce billet n’a pas cours légal. Son utilisation est réservée au cinéma »), cette mention en marge d’une movie money permet d’identifier un faux billet en circulation.
La signature remplacée par la marque « Movie Money »
Juste en bas du drapeau de l’Union européenne, on retrouve la signature du président de la Banque centrale sur un billet authentique. En revanche, celle-ci est remplacée par la marque « Movie Money » sur les « billets de cinéma ».