Emmanuel Macron l’a annoncé ce lundi 12 juillet. À partir du 21 juillet 2021, le pass sanitaire sera exigé à l’entrée de nombreux lieux de divertissements. Dès août, il sera également demandé pour fréquenter les cafés et restaurants. Une décision qui scandalise Jean-Jacques Samoy, bistrotier à Saint-Malo.
Au Java, « entrée libre pour tous, vaccinés ou pas »
Le restaurateur l’assure sur sa page Facebook, il ne demandera pas à ses clients leur pass sanitaire prouvant leur vaccination ou un test PCR négatif. « Je ne suis pas agent de police », souligne-t-il. Jean-Jacques Samoy accueillera donc tous les consommateurs, « vaccinés ou pas ». Une position que le bistrotier détaille sur les réseaux sociaux, mais aussi à l’antenne de RMC ce 14 juillet.
Sur Facebook, Jean-Jacques Samoy prévient ses abonnés : la page du bistrot La Java risque d’être supprimée en raison de « cette connerie de pass sanitaire ». « On se retrouve sur Twitter ou Instagram », lance-t-il. Dans les commentaires, les internautes s’indignent également. « Quelle époque », « bon courage » ou encore « où est la liberté d’expression ? », peut-on lire.
Jean-Jacques Samoy n’est pas anti-vaccin
Bien décidé à ne pas exiger le pass sanitaire à l’entrée de La Java, Jean-Jacques Samoy l’assure toutefois : il n’est pas anti-vaccin. « J’ai même reçu mes deux doses pour pouvoir continuer de voir ma petite fille en Italie », explique-t-il. Mais pour ce gérant de Saint-Malo, « les gens ont encore le droit d’avoir le choix ».
« Je ne suis pas assermenté pour demander leurs papiers à nos clients. Je ne le ferai pas », précise-t-il également. Preuve de sa détermination : Jean-Jacques Samoy dit avoir mis de côté 45 000 euros pour payer l’amende. La loi prévoyant également une peine d’emprisonnement, le restaurateur affirme avoir préparé une valise.
Le pass obligatoire inquiète les professionnels
Jean-Jacques Samoy n’est pas le seul professionnel de la restauration à réagir aux récentes annonces gouvernementales. Pour Philippe Etchebest, juré de Top Chef, l’instauration d’un tel dispositif risque de « finir en bagarre ». Invité de RMC ce vendredi matin, le chef cuisinier ne cache pas son inquiétude vis-à-vis des « clients récalcitrants ». « Ce n’est pas à nous de faire la police », souligne le restaurateur qui demande à l’État de « prendre ses responsabilités ».
Pour Olivier Leclerc, gérant du restaurant La Cuisine de Comptoir à Poitiers, il s’agit là de « contraintes supplémentaires ». « Comment ça va se passer sur le plan technique ? », se questionne le restaurateur. Quant à Nadège Marty, déléguée CFDT du Futuroscope, celle-ci craint une baisse de fréquentation. « Je préfère un pass sanitaire qu’une fermeture » en cas de nouvelle vague, estime-t-elle toutefois sur France Bleu.