Nicolas Daragon, maire LR de Valence, veut toucher les familles des délinquants au porte-monnaie. Sur Facebook, l’élu précise que cette décision concerne l’accès aux « services non obligatoires » et les « aides facultatives du CCAS ».
« Les parents sont responsables de leurs enfants », estime Nicolas Daragon
En clair, les familles de délinquants mineurs n’auront plus le droit à l’attribution de chèques Sport et Culture ou aux subventions pour acheter des tickets de transport. Les frais de cantine ne seront également plus pris en charge pour ces familles.
L’ensemble de ces avantages sociaux sera retiré aux familles dont un membre mineur a commis « une infraction troublant l’ordre public » ou fait l’objet d’un rappel à l’ordre. Ces aides seront également supprimées en cas d’accompagnement parental refusé par les tuteurs légaux du délinquant.
« Évidemment, ça n’est qu’une participation au rétablissement de la tranquillité publique dont la responsabilité incombe entièrement à l’État qui nous laisse bien seuls face à ces phénomènes grandissants »,
déplore Nicolas Daragon.
Cette mesure est notamment soutenue par le Rassemblent national, l’un des premiers partis à l’avoir demandée. Le dernier livre pour la sécurité édité par le RN la mentionne d’ailleurs : « une sanction vise les parents, par suppression totale (par exemple en cas de récidive) ou partielle des allocations familiales et sociales, prononcée par le Parquet à titre provisoire et définitif par le juge ».
« Nous souhaitons responsabiliser les familles des délinquants », explique le maire de Valence
Le maire LR de Valence dit avoir pris cette sanction suite à des nuits de dégradations urbaines et de provocations des forces de l’ordre. Une délinquance en hausse dans la ville, qui a notamment sévi durant la Toussaint. « Nous avons eu pour la première fois l’utilisation de mortiers d’artifice contre les forces de l’ordre ou encore une soixantaine de voitures détruites pendant les deux semaines de vacances », déplore Pierre-Olivier Mahaux, adjoint à la sécurité.
« Nous allons donc tenter de réinstaurer un peu d’autorité pour empêcher ces délinquants de pourrir la vie des 99,9% des habitants de ces quartiers qui ne demandent qu’à vivre paisiblement et n’en peuvent plus de voir leur quotidien et leurs biens dégradés ! »
assure le maire sur Facebook.
Le maire de Valence en a « ras-le-bol d’entendre parler des ‘pauvres’ familles de délinquants ». Nicolas Daragon se réserve en outre le droit d’expulser ces familles de leur logement social. Sept procédures en ce sens sont déjà engagées après les débordements de la Toussaint, souligne l’élu.
Pour l’opposition, cette mesure n’est rien d’autre qu’une « punition collective familiale » et « injuste ». Jimmy Levacher (France Insoumise) souligne qu’un « simple mégot jeté par terre » peut constituer un motif de rappel à l’ordre. L’élu craint ainsi des abus de la part du maire et des « délits de faciès (…) si la mairie est dirigée par l’extrême-droite ou une majorité plus autoritaire ».