Police et Justice

Fouilles de l’ancienne maison des Fourniret : choquée, l’actuelle locataire n’est pas près de « redescendre à la cave »

Estelle Mouzin, disparue il y a 17 ans.
Estelle Mouzin, enlevée à l'âge de 9 ans alors qu'elle rentrait de l'école. Source : D.R.

17 ans après la disparition d’Estelle Mouzin, des fouilles ont eu lieu dans une ancienne maison des Fourniret. Sous le choc, l’actuelle locataire des lieux n'a été prévenue qu'au dernier moment. Elle mettra « du temps avant de redescendre à la cave. »

Dès ce lundi 22 juin, d’importantes fouilles ont été menées dans une ancienne maison du tueur en série Michel Fourniret, située dans les Ardennes. Les enquêteurs s’intéressent à cette demeure, où “l’ogre des Ardennes”, comme le surnomme la presse, y a vécu un temps avec son épouse. 

Tous espéraient trouver le corps d’Estelle Mouzin, âgée de 9 ans au moment de sa disparition en Seine-et-Marne. L’enquête sur la disparition de l’enfant se concentre rapidement sur Michel Fourniret, mais le tueur en série n’avouera que des années plus tard. 

Afin de retrouver le corps de l’enfant, des fouilles ont eu lieu cette semaine dans la cave d’une ancienne propriété des Fourniret. L’actuelle locataire de la maison, bouleversée, affirme ne pas avoir été prévenue.

Estelle Mouzin, disparue sur le chemin de l'école.
Estelle Mouzin, disparue alors qu’elle rentrait de l’école le 09 janvier 2003, en Seine-et-Marne.
Source : D.R.

Fouilles de l’ancien domicile des Fourniret : l’actuelle locataire affirme ne pas avoir été prévenue

La maison ciblée par les enquêteurs est désormais louée. Cette habitation, que le tueur a héritée de sa sœur, a été entièrement fouillée ce lundi 22 juin 2020. La locataire actuelle affirme à France Info n’avoir été prévenue qu’au dernier moment.

Les gendarmes ne l’auraient mise au courant des fouilles que le vendredi 19 juin. Dès l’annonce de l’opération policière, cette mère de famille séparée emmène ses enfants chez leur père. Elle leur interdit d’aller sur Internet et prévient leur école de leur absence. Puis, la locataire attend les gendarmes chez elle.

Comme prévu, les fouilles débutent lundi 22 juin à 14 heures. Une cinquantaine de personnes pénètrent dans la maison : les enquêteurs de la section de recherche de Dijon, des militaires spécialisés dans la recherche de charniers, mais aussi un archéologue.

La locataire est choquée, elle ne s’attendait pas à un tel déploiement. Durant des heures, le sol de l’ancienne maison des Fourniret est sondé. Un drone équipé d’une caméra spectrale survole le jardin et ceux des voisins. À l’époque, ces terrains étaient recouverts de forêt. 

Dans la cave, les enquêteurs radiographient le sol à l’aide d’un radar. Du Luminol est répandu pour mettre en lumière d’éventuelles traces de sang. Un détecteur de métaux est également employé.

À l’étage, l’actuelle locataire de la maison est choquée. Entourée par la juge d’instruction Sabine Kheris et les avocats de la famille d’Estelle Mouzin, la mère de famille craint d’apprendre le pire. Se pourrait-elle qu’elle ait vécu, avec ses enfants, au-dessus du cadavre de la fillette disparue ? 

Fouilles de la cave de l’ancienne maison de Michel Fourniret : le corps d’Estelle Mouzin introuvable

Après des heures d’intenses recherches, le corps d’Estelle Mouzin n’est pas retrouvé. Un soulagement pour l’actuelle locataire de la maison, bien qu’elle se dise triste pour les parents de l’enfant. 

Si on l’avait retrouvée, j’aurais déménagé. Il faudra du temps avant que je redescende à la cave, 

confie-t-elle.

Avant de quitter l’ancienne demeure des Fourniret, les gendarmes ont pris le temps de tout ranger. « Même si le gazon a souffert un peu, c’est pour la bonne cause », estime l’actuelle locataire. 

Michel Fourniret
Michel Fourniret a récemment reconnu être à l’origine de la disparition d’Estelle Mouzin. Source : D.R.

Profondément bouleversée, la mère de famille assure qu’il lui faudra du temps avant de retrouver un peu de sérénité. Il lui sera difficile de vivre à nouveau dans cette maison, comme si de rien n’était. 

Alors que les fouilles se sont poursuivies les jours suivants, notamment au château du Sautou, elles ont été stoppées ce jeudi 25 juin 2020. Le corps d’Estelle Mouzin demeure introuvable.