La levée du confinement laissera un souvenir amer à cette retraitée de 83 ans. En rentrant ce lundi soir, l’octogénaire ne s’attendait certainement pas à retrouver ses effets personnels sur son palier. C’est en essayant d’ouvrir sa porte, sans succès, qu’elle aurait réalisé son expulsion.
La vieille dame serait sortie faire des courses et à son retour vers 19 heures, mauvaise surprise. Ses biens ainsi que le contenu de son réfrigérateur avaient été sortis du deux-pièces qu’elle louait. Bien qu’étonnée, elle aurait quand même tenté d’accéder à son logement en vain.
Le propriétaire, résident de l’immeuble, aurait donc profité de son absence pour sortir ses affaires et faire changer la serrure. Et lorsque la police lui demande des explications, ce dernier déclarera que la retraitée avait décidé de quitter l’appartement de son plein gré. Une affirmation que la locataire dément.
Expulsion illégale et inhumaine, selon l’avocate
En évoquant l’affaire dans les colonnes de Sud-Ouest, l’avocate de la vieille dame, maître Véronique Decis dénonce les agissements du propriétaire, en qualifiant l’expulsion d’inhumaine et illégale.
« Ce monsieur a agi d’une manière particulièrement inhumaine : il s’en prend à une personne de 83 ans, qui se retrouve à la rue, sous une pluie diluvienne. Mais surtout, il est dans l’illégalité complète »,a-t-elle déclaré.
En effet, toute expulsion doit faire l’objet d’une procédure juridique. « On ne peut expulser personne, pas même un squatteur » s’insurge la défenseuse de la vielle dame. D’autant plus que les dispositions relatives à l’état d’urgence sanitaire ont étendu la trêve hivernale jusqu’au 10 juillet. Par conséquent, les mesures expulsives sont interdites avant cette date.
Sud-Ouest précisera que la locataire et son bailleur étaient en mauvais termes depuis peu. Alors qu’elle n’occupe l’appartement que depuis 7 mois, le propriétaire aurait exigé son départ pour mettre le logement en location saisonnière. La demande aurait fait suite à des retards du loyer.
L’octogénaire reconnaît le défaut de paiement qu’elle justifie par « les dysfonctionnements de la Poste lors du confinement. » Et pour ces mêmes raisons, elle ne peut pas encore déménager. Le temps de faire la lumière sur l’incident, des amis hébergent l’expulsée.
Source : Le Parisien