Lorsqu’il a commencé à son projet, Laungi Bhuiyan passait pour un fou. Personne ne pensait qu’il y parviendrait. Pourtant, il est parvenu à creuser un canal d’irrigation de 5 kilomètres de long. Son but : acheminer l’eau issue de la source la plus proche, directement au sein du village de Kolitwa.
Laungi Bhuiyan a consacré 30 ans de sa vie à l’élaboration du canal
Laungi Bhuiyan s’est dévoué corps et âme à son projet pendant plusieurs décennies. Plus déterminé que jamais, il ne s’est jamais relâché. Le paysan était inspiré par les exploits d’un autre Indien de 22 ans, prénommé Dashrath Manjh. Ce dernier a consacré 22 ans de sa vie à la construction d’une route en montagne, à l’aide d’un marteau et d’un burin.
« Tout le monde pensait que j’étais fou », raconte Laungi Bhuiyan à la chaîne de télévision indienne India TV. Mais lorsque les villageois se sont aperçus que le canal prenait forme, les moqueries se sont transformées en remerciements.
30 ans après le début de sa mission, Laungi Bhuiyan a réussi : un canal déverse de l’eau directement au village. Les habitants sont ravis ! De « fou du village », l’homme est passé à un statut de héros. Pour le remercier, les habitants de Kolitwa lui ont offert un nouveau tracteur pour ses travaux des champs.
L’Inde en proie à une sécheresse historique
En Inde, une situation paradoxale existe : le pays en proie à une grande sécheresse est également victime d’inondations. Dans l’état du Maharashtra, des dizaines de milliers de villages n’ont plus d’eau à cause des températures extrêmes et des restrictions décidées à Bombay.
Pour accéder à l’eau, il n’est pas rare que les Indiens se heurtent à des quotas de castes. Des privilèges sont accordés à certains, alors que d’autres doivent se contenter de quelques litres d’eau. Au péril de leur vie, les Indiennes sont contraintes d’aller chercher de l’eau dans des puits éloignés de leurs villages.
Ces femmes portent de lourdes jarres sur la tête et tentent comme elles le peuvent de ramener de l’eau chez elles. En plein été, leurs longues marches s’effectuent sous une cinquantaine de degrés.
Les Indiens doivent désormais composer avec la sécheresse. Mais ils doivent aussi faire face à trop d’eau moments. En juillet 2019, un millier de personnes ont perdu la vie dans des inondations causées par la mousson, dans l’est de l’Inde. En même temps, des millions d’habitants de la ville de Chennai, dans le sud, cherchaient désespérément de l’eau.