Canicules répétées, épisodes de sécheresse, inondations éclair… Va-t-on devoir s’habituer à une météo extrême ? À en croire les experts réunis ce mardi au Forum international de la météo et du climat : oui. Et ce n’est que le début.
Jusqu’à 50 degrés en été
Les simulations effectuées pour la période 2071-2100 sont en effet plus qu’inquiétantes, puisqu’elles prévoient des températures extrêmes, souligne le météorologue Guillaume Séchet dans son livre Météo extrême (Ed. Hugo Image). En effet, si rien n’est fait pour limiter les émissions de gaz à effet de serre, alors le réchauffement climatique mondial pourrait entraîner une hausse des températures de 4 à 5 degrés.
Résultats : en métropoles, d’intenses canicules se déclareront, avec des pics atteignant les 50 degrés. Le 28 juin 2019 à Vérargues, dans l’Hérault, 46 degrés avaient d’ailleurs été enregistrés, rapporte Le Parisien. La France a d’ailleurs connu plusieurs épisodes de chaleurs intenses ces deux dernières décennies, explique Aurélien Ribes, en poste au centre National de recherche météorologique. Ces vagues de températures extrêmes ont déjà fait près de 38 000 victimes entre 1973 et 2009. On se souvient notamment de l’été 2003, particulièrement funeste.
Des crues impressionnantes
Ces changements météorologiques s’accompagnent également de crues bien plus impressionnantes, comme que celle ayant inondé la vallée de la Roya dans les Alpes-Maritimes, en janvier dernier. Ces crues éclair se produisent lorsqu’une quantité d’eau est déversée intensément sur un endroit localisé. Au-delà d’une certaine capacité d’absorption des terres, les crues deviennent immaîtrisables et les dégâts sont considérables.
Les experts sont formels : ces épisodes pourraient bien augmenter de 20 à 30 % dans les années à venir. Un problème qui ne serait d’ailleurs pas vraiment pris en compte par les politiques publiques, à en croire Robert Vautard, responsable scientifique du forum de la météo et du climat. Outre les destructions matérielles, ces crues éclair entraînement également des pertes humaines et impactent le fonctionnement des infrastructures. En mai 2016 à Paris, les épisodes de pluies intenses avaient causé l’arrêt du RER C fermé et une fermeture partielle du métro.
Des cyclones sur les côtés atlantiques
Le réchauffement climatique qui s’opère a également des répercussions sur la formation des cyclones, détaille Guillaume Séchet dans son ouvrage. Le taux d’humidité élevé couplé à une température de l’eau plus importante entraîne des cyclones intenses, comme l’ouragan Irma qui a balayé Saint-Martin en septembre 2017.
Outre leur intensité, le réchauffement climatique a également un effet sur la trajectoire des cyclones, qui sous son effet se déplacent vers les pôles. Des zones jusqu’ici non concernées par ses phénomènes météorologiques pourraient l’être, comme New York dans les prochaines années. Une partie des côtes européennes pourrait également être balayée par ces cyclones intenses.