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Supermarchés : ces produits dont les prix pourraient s’envoler en 2021 !

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Les prix en supermarchés pourraient bien grimper en 2021. Photo d'illustration

Les cours de plusieurs matières premières ne cessent de grimper. Résultats : les prix de certains produits en supermarchés pourraient bien s'envoler cette année. Parmi les raisons de cet envol, la crise sanitaire actuelle, mais pas seulement.

En 2020 déjà, leurs cours avaient commencé à s’envoler. L’année 2021 ne devrait pas changer la donne, bien au contraire. Plusieurs matières premières entrant dans la composition de nombreux aliments voient ainsi leurs prix grimper inexorablement. Maïs, blé, soja, colza, etc., après des années de stagnation, le prix de ces matières premières agricoles atteint des prix records.

Soja, blé, maïs… Des denrées agricoles qui intéressent les investisseurs

Pour le soja, par exemple, de tels tarifs n’avaient pas été observés depuis l’année 2014, rapporte à Capital le président fondateur d’AgriTechTrade, Claude Georgelet. Dans une étude récente, UBS, société mondiale de services financiers, estime que les cours agricoles ont augmenté de 14 à 19 % en 2020. Cette nette augmentation devrait se poursuivre au moins jusqu’au second semestre 2021.

Cette hausse des cours des matières premières agricoles est causée par de multiples facteurs. La Russie a ainsi fait le choix de limiter ses exportations de blé pour nourrir en priorité sa population, en évitant une montée des prix dans le pays. Résultat : avec un approvisionnement moindre du premier exportateur mondial de blé, le cours de cette denrée s’envole. Cette restriction entraîne ainsi un regain d’intérêt des investisseurs pour le cours du blé, précise Capital.

Le blé
Le cours du blé s’envole depuis 2020. Crédits : Pixabay.

La cause première de l’envolée de ces matières premières agricoles demeure la crise sanitaire. Avec l’arrivée du virus et ses conséquences, plusieurs pays effectuent des provisions pour palier aux éventuels manques au niveau mondial. La Chine notamment, qui doit aussi faire face à l’épidémie de peste porcine africaine, fait d’intenses provisions de maïs. Toutes ces restrictions sur l’exportation de denrées agricoles font grimper les cours.

Autre explication de cette envolée des prix : la crise climatique. L’arrivée de La Niña en Amérique du Sud, un courant d’air chaud réduisant les précipitations, fait craindre une grande sécheresse. En 2021, précise M. Georgelet, les productions argentine et brésilienne de soja pourraient bien s’effondrer.

Une probable répercussion sur les prix en supermarchés

L’envol des prix de ces matières premières fait craindre aux observateurs une hausse réelle des prix de l’alimentation. En France, le cours des matières premières augmente, à tel point que le blé a connu une envolée de 10 % début janvier. La tonne de blé a atteint un tarif jamais observé depuis 2013 : 239 euros. Selon l’Ifip, les prix de ces matières premières agricoles devraient demeurer au-dessus des tarifs observés ces dernières années.

Toujours d’après l’Ifip, le tarif du blé n’est pas le seul à augmenter en France. Les prix du maïs et du soja devraient augmenter respectivement de 20 % et 34 % ,entre le premier semestre 2020 et le premier de 2021. Des envolées qui pourraient bien se ressentir sur les tarifs pratiqués en supermarchés.

un supermarché
En 2021, les prix en supermarchés pourraient bien s’envoler. Crédits : Pixabay.

Selon Manon Sailley, analyste de l’Ifip, les éleveurs sont actuellement en train de négocier des prix à la hausse en raison de l’augmentation du coût des matières premières. Des demandes qui, pour l’instant, se heurtent à la volonté des enseignes de ne pas augmenter les prix. Une volonté que déplore le syndicat agricole FNSEA.

Pour la Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles, la grande distribution a fait d’importants bénéfices durant la crise sanitaire, notamment avec la fermeture des restaurants. Ces mêmes enseignes tenteraient constamment d’abaisser les rémunérations des producteurs en ne tenant pas compte de l’inflation du coût des matières premières.

Jusqu’à quand pourront-elles le faire ? Ces enseignes doivent en effet respecter la loi EGalim pour l’équité entre les acteurs du secteur agricole et alimentaire. La hausse des coûts des matières premières pourrait alors bien se répercuter sur les prix en supermarché.