Le diable est dans les détails, comme le dit l’expression inventée par le philosophe Nietzsche, au XIXe siècle. En ce qui concerne les baskets imaginées par le rappeur Lil Nas X, Satan se cache bel et bien partout. Les 666 baskets – chiffre en référence au Diable, selon la Bible – se sont écoulées en seulement quelques heures. Pourtant, leur prix de vente était conséquent : 1018 dollars. Un chiffre faisant référence au verset 10:18 de la Bible, lequel évoque également Satan.
Des baskets agrémentées d’un intrigant liquide rouge dans les semelles
Outre ces premières références au Diable, les baskets conçues en collaboration avec le studio créatif MSCHF sont également affublées d’un pentagramme accroché aux lacets, d’une croix rouge décorant la languette, et d’un étrange liquide dans ses semelles. Le tout présenté sur une page Internet dont les couleurs dominantes – noire et rouge, les mêmes que celles choisies pour les baskets – ne sont pas sans rappeler là encore Satan.
Mises en vente ce lundi 29 mars, il n’aura donc pas fallu attendre longtemps pour que ces chaussures sataniques soient en rupture de stock. De quoi réjouir leur créateur, qui vient de sortir le clip de son titre Montero (Call Me By Your Name) dans lequel il danse lascivement… sur les cuisses du Diable.
Aux Etats-Unis, l’affaire fait grand bruit, d’autant plus que les Satan Shoes contiennent une vraie goutte d’hémoglobine dans leurs semelles, précise Europe 1. Une goutte mélangée à de l’encre rouge, visible par transparence dans les bulles d’air des baskets.
Autre objet du scandale : la date de sortie choisie pour ces baskets à la gloire de Satan : la veille de Pâques. Sur Twitter, le pasteur évangélique Mark Burns a vivement réagi en appelant les Chrétiens à se soulever. « Je prie pour que les chrétiens se lèvent contre cela », a-t-il écrit tout en partageant des photos de l’objet du mal.
Nike réagit en demandant le retrait immédiat des baskets
De son côté, l’équipementier Nike a rapidement réagi en assurant que les Satan Shoes avaient été produites sans son accord ni même son autorisation. « Nike n’est en aucun cas associé à ce projet », a fait savoir la marque tandis que des appels au boycott se multipliaient sur les réseaux sociaux. Ce n’est pas la première fois que MSCHF fait scandale en plagiant le modèle Air Max 97. En 2019, le studio créatif avait sorti une paire de baskets baptisées Jesus et contenant cette fois-ci de l’eau bénite, rapporte Creapills.
Dès le premier jour de la mise en vente des baskets diaboliques, Nike a assigné le studio MSCHF devant un tribunal fédéral civil de Brooklyn. L’équipementier souhaite l’arrêt immédiat des livraisons des paires, ainsi que des dommages et intérêts qui n’ont pas encore été chiffrés.