Voulant anticiper les impacts inéluctables de la situation actuelle, la plateforme SVoD américaine a récemment révisé sa pinacothèque HBO Films. L’objectif ? Retirer les contenus à connotation raciste et ainsi éviter le blâme de l’opinion publique. En effet, les mouvements de protestations contre la violence policière envers la communauté afro-américaine continuent de secouer les États-Unis et s’agrandissent.
Un grand classique supprimé du catalogue
L’industrie du cinéma fait actuellement l’objet de dénonciations de racisme. Raison pour laquelle, HBO a décidé de retirer « temporairement » le film Autant en emporte le vent de son répertoire. Un porte-parole de HBO explique que le célèbre titre de Victor Flemming a été jugé raciste. Cette mesure radicale a pris effet ce mercredi 10 juin.
Toujours est-il qu’Autant en emporte le vent est considéré comme l’un des plus grands chefs-d’œuvre du septième art. Les dix Oscars et les multiples distinctions spéciales que le film a remporté depuis sa sortie en 1939 sont là pour le prouver. Un succès qui se traduit également par des recettes records : compte tenu de l’inflation, le titre aurait généré près de 3,44 milliards de dollars.
On comprend alors que le retrait n’est pas sans conséquence. D’ailleurs, HBO a d’ailleurs souligné que sa décision est temporaire. Aussi, le porte-parole de HBO Max a évoqué un retour en catalogue, mais « avec une contextualisation ».
« Autant en emporte le vent est le produit de son époque et dépeint des préjugés racistes qui étaient communs dans la société américaine », a-t-il indiqué.
Concrètement, HBO prévoit d’ajouter une introduction sur le contexte historique d’Autant en emporte le vent. En revanche, les séquences à caractère raciste ne seront pas coupées. Pour la chaîne américaine, apporter des modifications reviendrait à « faire comme si les préjugés racistes n’avaient jamais existé ».
Révisionnisme sudiste ?
Il faut dire qu’Autant en emporte le vent n’a cessé d’alimenter les polémiques. Car selon certains critiques, le scénario enchaînerait les contre-vérités historiques, dans une tentative flagrante d’édulcorer l’esclavage. Pour rappel, le long-métrage relate entre autres les conditions des domestiques noirs dans le sud des États-Unis, en pleine guerre de Sécession. Et on ne peut malheureusement pas nier que pendant les 3 heures 58 minutes que durent le film, les servants de Scarlett O’Hara et Rhett Butler paraissent bienheureux de leur sort.
Par ailleurs, certaines analyses vont plus loin, affirmant que le film a été conçu pour réécrire l’histoire et ainsi minimiser les préjudices du ségrégationnisme sudiste sous l’esclavage. Cela, à la demande « de mouvements très organisés dans les anciens États confédérés » selon 20 minutes. Le quotidien pointe notamment du doigt « l’idéologie de la Lost Cause » véhiculée par le scénario. Celle-ci voudrait que « les États du Sud se seraient battus pour leur indépendance politique ». Or, la vraie motivation de la guerre serait « le maintien de l’esclavage ».