En avril 2017, le film français « À bras ouverts » a créé d’énormes remous. Réalisé par Philippe de Chauveron, à l’origine du succès surprise « Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu » en 2014, le ton et le thème de ce nouveau film ont provoqué une avalanche de critiques. La controverse a éclaté avant même sa sortie dans les salles, lors de la diffusion de sa bande-annonce.
Domaine de la polémique
Dans « À bras ouverts », Christian Clavier interprète un intellectuel humaniste qui se déclare prêt à accueillir chez lui des personnes dans le besoin lors d’une émission télévisée. Le soir de cette déclaration, un groupe de Roms conduits par Babik (Ary Abittan) sonne à sa porte.
Le film est rapidement accusé de propager les clichés véhiculés sur les Roms. Initialement, le film devait même s’appeler « Sivouplééé », en référence aux appels de ceux qui mendient dans les rues ou les transports en commun.
Philippe de Chauveron se défend
Face à cette polémique, le réalisateur Philippe de Chauveron a dû justifier ses choix. Certains s’imaginaient que nous allions nous moquer des Roms », dit-il, « ça n’était évidemment pas prévu mais Sorin Mihal, un membre éminent de la communauté rom en Roumanie, m’a fait remarquer que cela pouvait être interprété de façon maladroite. J’ai donc décidé de modifier le titre du film ».
Christian Clavier, entre défense et humour
De son côté, Christian Clavier s’est aussi exprimé face aux critiques. Sur le plateau de « C à Vous », il a affirmé que « À bras ouverts n’est pas un empilement de clichés ». L’acteur français a souligné le droit de rire de tout, tout en reconnaissant les limites de l’humour. « Est-ce qu’on se permettrait de faire Rabbi Jacob aujourd’hui ? » s’interroge-t-il, « ou Papy fait de la résistance ? On dirait que ce dernier film est contre la Résistance… Nous vivons une époque où l’on ne peut plus rire de tout ».
Un score mitigé au box-office
En dépit de cette défense vibrante des créateurs, « À bras ouverts » n’a attiré qu’un peu plus d’un million de spectateurs, loin des chiffres atteints par les deux volets de « Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ? ».
En attendant, cette polémique soulève des questions pertinentes sur l’humour et le droit de rire de tout. De plus, elle met en lumière la représentation des communautés marginalisées dans le cinéma français.
Source : Le Figaro
