Voilà une situation inédite qui avait donné du fil à retordre à la gendarmerie rapporte 20minutes. Le 28 mai 2021, sept enseignes du département à l’instar de Leclerc d’Enval, selon le journal La Montagne, avaient commercialisé des plants en pot étiquetés « cannabis ». Avisée de l’état des faits, la brigade de Volvic (Puy-de-Dôme) les avait immédiatement retirés des rayons. Les autorités avaient également observé des cas similaires dans un Auchan d’Aubière et chez deux fleuristes.
D’une quinzaine d’euros l’unité
Après la mise en vente de ces produits illicites, la gendarmerie de Riom avait aussitôt ouvert une enquête. L’investigation avait permis de remonter jusqu’à la source. Ainsi, les autorités avaient identifié le fournisseur dans le Puy-de-Dôme. Selon les faits, il avait revendu près de 400 plants d’origine italienne, d’une vingtaine de centimètres, aux différentes enseignes. Dans la foulée, une partie des pots avaient été détruits. « C’est un grossiste en contact avec un importateur, qui a fourni ses clients habituels », avait précisé un militaire.
L’autre partie des plants en pot est en cours d’analyse afin de quantifier la présence de THC et de connaître la variété saisie. La gendarmerie avait également réussi à retrouver les clients qui avaient pu s’en procurer dans les grandes surfaces et jardineries du Puy-de-Dôme. Quant aux responsables des enseignes, ils auraient refusé de s’exprimer sur ce fâcheux incident. Face à cette situation inhabituelle, un gendarme de la compagnie de Riom avait confié : « L’affaire pourrait s’expliquer par « une méconnaissance liée au contexte législatif« . Certaines personnes pensent que le cannabis est légalisé, alors que cela reste une drogue ».
Le flou juridique
Selon une dépêche publiée par l’AFP le 25 mai 2021, il serait bientôt possible de vendre les produits à base de CBD (Cannabidiol) en toute légalité dans l’Hexagone. En ce sens, les agriculteurs auront ainsi une marge de manœuvre. Seul petit bémol, la France reste ferme sur sa position concernant les fleurs. « (…) la vente de toute plante désignée comme « cannabis » est strictement prohibée », avait précisé la gendarmerie de Riom. Voilà qui explique le flou juridique.
D’après les informations relayées, il est en effet difficile pour les autorités de différencier à l’œil nu les produits légaux (taux de THC inférieur ou égal à 0,2%) des substances illicites, d’où la décision d’interdire les fleurs de CBD. D’autant plus que les taux peuvent parfois être falsifiés. Certains pays comme le Canada ont pourtant fait le choix de la légalisation. La raison ? Cette décision a permis de faire diminuer la consommation chez les jeunes. Quant à la France, la solution qui semble la mieux adaptée serait de mettre en place un dispositif qui mesure le taux de THC dans le sang : un test de dépistage quantitatif.