Depuis son éviction de CNews, l’ex-chroniqueur enchaîne les interviews et les meetings. Il ne se passe pas un jour sans que l’éditorialiste n’attire l’attention médiatique. D’ailleurs, il met les bouchées doubles à l’approche de la présidentielle 2022. La preuve en est, ce rassemblement à Béziers, le 16 octobre dernier.
A cette occasion, Eric Zemmour a donné un avis bien tranché sur l’immigration, avec le caractère qu’on lui connait. Cette fois, le polémiste a abordé le sujet de la réforme du système de santé. Pour le potentiel candidat à l’élection présidentielle, la priorité est la suppression de l’AME.
Inévitablement, ses propos lors de cette conférence ont fait bondir les médecins qui sont les mieux placés pour parler des maux de l’hôpital. Bien évidemment, bon nombre de soignants ont fustigé l’argument privilégié de l’essayiste.
Une proposition controversée
Condamné deux fois pour provocation à la haine, Eric Zemmour reste visiblement ferme sur sa position concernant l’immigration. Pour rappel, le journaliste politique avait déclaré sur le plateau d’On est en direct sur France 2 qu’il interdira les prénoms étrangers s’il devient le nouveau locataire de l’Élysée.
En ce sens, il ne fallait pas s’attendre à un éloge pour les étrangers lors de ce rassemblement à Béziers. Bien au contraire, le presque candidat à la présidentielle avait tenu des propos cinglants en marge de cette conférence.
« Je pense que l’hôpital est complètement assiégé par une population venue du monde entier, qu’il est obligé de soigner à nos frais. Je pense que c’est une des premières mesures à prendre, c’est à dire supprimer l’AME (…) Il y a du boulot pour que l’hôpital français cesse d’être l’hôpital de toute l’Afrique »
A titre d’information, l’AME permet aux étrangers en situation irrégulière de bénéficier d’un accès aux soins. Ces derniers doivent cependant remplir deux critères essentiels. D’une part, ils sont résidants en France depuis trois mois et de l’autre, leurs ressources ne dépassent pas 753 euros.
D’après les informations recueillies par le site Sud Ouest, le budget alloué à ce dispositif était de 990 millions d’euros en 2021. Il devrait passer à un milliard en 2022. Certes, c’est bel et bien une somme astronomique, mais moindre par rapport aux dépenses de l’Assurance maladie. Pour l’exercice 2018, elles s’élevaient à 200 milliards d’euros. On peut en conclure que l’AME ne représente que 0,5%.
Les médecins montent au créneau
En première ligne depuis le début de la crise sanitaire, le personnel soignant est indéniablement le mieux placé pour mettre en lumière les problèmes qui gangrènent le milieu hospitalier. Bon nombre de médecins s’accordent à dire que le système de santé a un besoin urgent de réforme. Cependant, ils ont un avis bien différent d’Eric Zemmour concernant l’AME.
Olivier Véran, ministre de la Santé, cité par Le Figaro, a dévoilé le nombre des étrangers bénéficiaires de l’AME, soit 383 000. En ce sens, l’idée d’un hôpital envahi par des clandestins défilant aux frais de ce dispositif résulte probablement d’un manque d’analyse. A Philippe Le Conte, médecin au CHU de Nantes de rappeler sur Twitter :
Sur Facebook, la page « To be or not Toubib » a préféré ironiser sur la proposition controversée d’Eric Zemmour. Outre le médecin et humanitaire Jean-François Corty, Mathias Wargon, chef des urgences en Seine-Saint-Denis, a tenu à rappeler que les étrangers font aussi partie du personnel soignant en France.
💬 « L’hôpital est assiégé par une population venue du monde entier. Nous devons supprimer l’AME. » Eric Zemmour,…
Publiée par To be or not Toubib sur Samedi 16 octobre 2021
Il est aussi opportun de rappeler cet argument de santé publique : «Beaucoup viennent parce qu’ils ont la tuberculose. Ne les soignons pas, et demain tout le monde aura la tuberculose! ».
Eric Zemmour dans la course à l’Élysée ?
A l’instar de Véronique Genest, l’interprète de Julie Lescaut, une partie de la population est prête à soutenir le polémiste. Crédité de 16 % des intentions de vote dans les derniers sondages, Eric Zemmour peut compter sur bon nombre de partisans s’il décide de se lancer dans la course à l’Élysée. Comme quoi « La France n’a pas dit son dernier mot ». .
