Société

Zone Interdite : les internautes révoltés par le documentaire sur le recyclage des déchets, « Nous sommes des pigeons »

Zone Interdite - le recyclage des déchets en France
©M6

Avec un titre évocateur « Les grands mensonges du recyclage », Florence de Soultrait annonce clairement le ton dès le début de ce reportage édifiant. Dans ce nouveau numéro de Zone Interdite sur M6, les téléspectateurs ont ainsi découvert les pratiques inégales à tous les niveaux qui gangrènent ce secteur.

Depuis quelques années, les Français ont adopté la bonne habitude de séparer les déchets recyclables de leurs ordures ménagères. Autant dire qu’ils maîtrisent désormais cette méthode à la perfection. En ce sens, les citoyens participent à la protection de l’environnement. En effet, le tri sélectif réduit notamment les émissions de CO2 et économise de l’énergie en donnant une seconde vie aux produits.

Dans ce reportage diffusé sur M6 le 17 octobre 2021, les téléspectateurs ont découvert que leurs efforts ne servaient (parfois) à rien. En effet, ce nouveau numéro de Zone Interdite dévoile au grand jour les dessous du recyclage en France.

Malheureusement, un nombre incalculable de matières recyclables (cartons, métaux, plastiques…) ne sont pas envoyées aux centres de tri. De quoi indigner les internautes qui ont exprimé leurs mécontentements sur Twitter.

Un tri sélectif inutile ?

Depuis des années, le gouvernement demande aux Français d’adopter cette bonne habitude au quotidien. Certains se sont tout de même posé la question : « Que se passe-t-il après avoir jeté les ordures et déchets dans la poubelle verte et jaune ? ». Voilà une interrogation à laquelle l’équipe de Zone Interdite a donné une réponse claire et précise.

Au cours de cette investigation qui a duré plusieurs mois pour savoir où étaient réellement acheminées les poubelles, les journalistes ont suivi des éboueurs sur terrain. Lors de cette enquête en caméra cachée, ils ont découvert les pratiques illégales de ces fonctionnaires de la capitale.

Alors que Margaux, une jeune femme dans le 18e arrondissement de Paris triait scrupuleusement ses déchets, ces éboueurs n’ont fait aucune distinction entre les poubelles vertes et jaunes. Bien au contraire, ils ont tout simplement jeté les ordures dans la même benne. En d’autres termes, le tri sélectif s’arrête au niveau des foyers.

Les internautes réagissent en masse sur Twitter

Malheureusement, cette pratique illégale n’est pas un cas isolé. La raison ? L’équipe de Zone Interdite a mené l’enquête auprès d’autres groupes d’éboueurs. Interrogé par l’un des journalistes, un employé a répondu :

« Non, non, ce n’est pas jaune. C’est orange! (…) Parce que vous croyez que dans le 18e, les gens ils trient comme ça! »

Voilà une réponse qui a davantage énervé les téléspectateurs. De toute évidence, les entreprises de ramassage ne soucie pas vraiment de l’environnement, ni des efforts des Français. En ce sens, on parle bel et bien des grands mensonges du recyclage. Inévitablement, les internautes se sont emparés de leurs comptes Twitter pour exprimer leur agacement.

Un phénomène qui se généralise

Dans la foulée, les journalistes poursuivent leur investigation dans une décharge au nord de Marseille. Contre toute attente, celle-ci abrite des produits dangereux à l’instar des bouteilles de gaz ou encore des pneus. De plus, la zone recueille des matières recyclables (cartons, plastiques, métaux…).

Interrogé à ce sujet, Julien, ex-cadre dirigeant d’un centre de tri privé a parlé d’un manque de rentabilité du secteur. Du coup, les entreprises de ramassage préfèrent opter pour la solution de facilité : l’enfouissage et/ou l’incinération. De cette manière, elles peuvent dégager un minimum de marge. Comme le rapporte Le Monde, en moyenne 70 % des plastiques ne seraient jamais recyclées dans l’Hexagone.

Bien entendu, l’équipe de Zone Interdite a vérifié les propos de Julien lors de leur enquête sur terrain. Certains journalistes se sont fait passer pour des clients en faisant appel à des débarrasseurs. A l’aide de balises GPS, ils ont pu suivre les trajets des cinq chauffeurs. Trois d’entre eux ont mené à bien leur mission. En revanche, les deux autres n’ont visiblement pas respecté la procédure.

Dans le reportage, les téléspectateurs ont ainsi découvert l’existence d’une vaste décharge illégale à ciel ouvert vers Goussainville (Val-d’Oise en région Île-de-France). A l’évidence, le chauffeur en question voulait s’épargner les frais de déchetterie. Pourtant, les Français continuent de payer la taxe foncière pour favoriser le recyclage, soit entre 50 et 200 euros par an..