La Neknomination est un concept importé d’Australie. Le principe est simple, il « suffit » de boire cul-sec, un verre ou une bouteille d’alcool, filmer sa performance et défier ses amis ou ses proches. Le challenge a rapidement séduit les ados qui ont fait une véritable course à l’originalité. Certains ont bu debout sur une planche de surf ou en conduisant une voiture. Des accidents mortels sont ainsi survenus. Maintenant, le phénomène revient en force, les spécialistes sont inquiets.
Neknomination rime avec confinement
Les publications sur les réseaux sociaux sont de plus en plus nombreuses. Des participants ne se limitent pas à un seul verre, ils enchainent quatre cul-secs avant de nommer leurs amis. Le gage est clair : « Si vous ne le faites pas, vous me devez un resto à la fin du confinement. » Souvent, les nominés relèvent le challenge et défient d’autres personnes. La Neknomination se propage ainsi rapidement.
Thomas Orban, un spécialiste des dépendances à l’alcool, avance une explication simple : « En ce moment, les gens s’ennuient. Et quand on s’ennuie, je ne dis pas ça méchamment, mais on fait des conneries. »
Toutes les catégories sont maintenant concernées
Pierre Maurage enseigne la psychologie à l’UCLouvain en Belgique, il constate une évolution de la Neknomination. Auparavant, ce sont surtout les jeunes qui étaient intéressés, ils voulaient atteindre l’ivresse. Maintenant, « le but est de renouer le contact via l’alcool qui est un facilitateur social et cela touche toutes les générations. » Vu sous cet angle, le challenge semble positif.
Néanmoins, le professeur s’inquiète de l’importance prise par l’alcool. Beaucoup de gens sont convaincus qu’il est indispensable « pour créer du lien social » et effectuent ainsi des cul-secs en présence des enfants.
Il rappelle alors les dangers, c’est « une drogue avec des conséquences nocives, même si elle est acceptée par la société. »