Olivier Véran l’avait annoncé le 31 décembre dernier, les soignants de plus de 50 ans ont pu se faire vacciner dès ce lundi 04 janvier 2021. Ces derniers ont donc eu accès à la vaccination deux mois en avance sur le calendrier vaccinal prévu initialement.
« Je suis vacciné(e), informez-vous »
Les soignants désormais vaccinés peuvent porter, s’ils le souhaitent, un badge indiquant qu’ils ont sauté le pas. Sur cette broche, il est possible de lire « Je suis vacciné(e), informez-vous ». Un message dont le but est d’inciter les autres à faire le choix de la vaccination pour se protéger. L’Assistance Publique des Hôpitaux de Paris (AP-HP) s’est réjouie de l’arrivée des badges sur Twitter, de quoi déclencher la colère des internautes.
« Les premiers badges pour les soignants vaccinés sont arrivés. Bientôt les nôtres pour entrer dans un restaurant, cinéma, bar, etc. Alors que l’on sait qu’il n’y aura aucune immunité et donc toujours des contaminations avec le vaccin », souligne un internaute.
Un second renchérit : « Et de quelle couleur pour les non-vaccinés ? C’est du délire ! » « Dédiaboliser le vaccin pour diaboliser ceux qui ne sont pas vaccinés », « On se croirait en 40… », « Une honte », « Ça compte les pansements et là on dépense de l’argent public pour rien… », estiment d’autres.
Certains internautes trouvent au contraire normal que les hôpitaux publics fassent la promotion de la vaccination en temps de pandémie. « Il y a des badges en période de dépistages pour les cancers, il y a des badges pour la campagne de vaccination… C’est le même principe, ils en font la promotion et c’est normal, libre à vous de faire ou non le vaccin », explique ainsi une internaute.
Une vaccination qui ne permet d’ailleurs pas de faire l’impasse sur les gestes barrières, comme l’a rappelé le gouvernement sur Twitter.
Un patient vacciné peut-il contaminer une autre personne ?
En effet, comme le souligne dans Ouest-France le professeur Daniel Floret, « le vaccin stoppe la maladie au niveau des poumons mais pas forcément l’entrée du virus dans le corps, c’est là le problème. » « Pour qu’il empêche la transmission, il faut qu’il bloque la pénétration du virus au niveau de ces voies aériennes », précise le vice-président de la commission technique des vaccinations.
De ce fait, un malade présentant quelques symptômes pourrait être immunisé des formes graves, mais transmettre quand même le virus. « Pour vous donner une image, si vous avez 100 particules virales et qu’il en bloque 80, il en reste 20, vous pouvez donc avoir quelques symptômes. Si vous allez au cinéma et que vous toussez à côté d’une personne sans masque, il est possible de la contaminer », précise au Parisien Bruno Pitard, directeur de recherche au CNRS.
Quel est alors l’intérêt du vaccin ? « Nous ne savons pas si ce vaccin empêche de transmettre le virus, reconnaît ce 04 janvier la présidente de la Haute Autorité de Santé sur BFMTV et RMC. L’intérêt est d’arrêter la transmission, or aujourd’hui nous n’avons pas ces données. Nous ne savons absolument pas si le vaccin permet de ne pas être contagieux », estime Dominique Le Guludec.
Toutefois, comme le précise à Ouest-France Jean-Michel Pawlotsky, virologue de l’hôpital Henri-Mondor, il est « peu probable, dans les faits » qu’un patient immunisé contamine une autre personne.