Chaque année en France, les fraudes aux allocations familiales représentent près de 300 millions d’euros. Pour pallier à ce manque à gagner et dissuader les allocataires de frauder, la CAF déploie des enquêteurs sur le terrain.
Des femmes et des hommes qui sont chargés de traquer les incohérences ou dossiers douteux et d’aller vérifier, sur place, la véracité des situations.
Un enquêteur de la CAF sur les traces d’une fraudeuse présumée
Ce matin-là, un enquêteur filmé par la télévision se présente au domicile d’une allocataire de la CAF, qu’il recherche en vain. La femme ne répond pas aux demandes de rencontre, alors l’enquêteur tente de parler à sa colocataire. Il sonne au portail du logement, une femme se présente comme étant cette fameuse colocataire.
« Elle a bien habité ici », répond à l’enquêteur la femme interrogée. Seulement voilà, l’allocataire recherchée n’habiterait plus là. Mais alors, où est-elle passée ?
L’enquêteur retourne dans sa voiture, mais il est pris d’un sérieux doute. La femme à qui il vient de parler ne serait-elle pas l’allocataire qu’il recherche ? Pour en avoir le coeur net, l’enquêteur appelle au téléphone la fraudeuse présumée. Elle finit par reconnaître qu’elle est bien à son domicile et qu’elle a bien ouvert le portail, à l’instant, à l’enquêteur.
« Je veux qu’on régularise cette situation (…) je ne veux pas que vous me courriez après »,
affirme cette femme à l’enquêteur de la CAF.
La fraudeuse présumée reproche à l’enquêteur de ne pas avoir de coeur
Finalement, la fraudeuse supposée accepte un rendez-vous avec l’enquêteur, prénommé Pascal. Une rencontre qui se passe au domicile de la femme, qui va devoir s’expliquer sur ses nombreuses fausses déclarations. Des déclarations qui lui auraient permis d’empocher indûment près de 50 000 euros de la CAF.
Contre toute attente, la femme reconnaît rapidement ses tords. « Vos salaires, vous ne les avez pas déclarés à la CAF« , lui reproche l’enquêteur. « Vous saviez que vous n’aviez pas le droit au chômage« .
« Oui, tout à fait », lui répond la femme. « On ne va pas non plus en rajouter une couche ».
Pour justifier ses fraudes, cette femme raconte à Pascal qu’elle est une généreuse bienfaitrice. D’après elle, l’argent détourné a servi à aider une amie sans ressources, avec un enfant à charge.
La fraudeuse présumée reproche alors à l’enquêteur de « ne pas avoir d’émotions ».
Si cette femme rembourse les sommes détournées, la CAF ne portera pas plainte. La fraudeuse devra toutefois s’acquitter d’une amende de 5 000 euros. Mais comme cette femme n’a jamais déclaré ses revenus, le FISC va également se pencher sur son compte. La facture devrait se chiffrer en dizaine de milliers d’euros.