A l’heure où nous écrivons ces lignes, la vidéo cumule plus de 2,6 millions de vues sur TikTok. Nul doute que les déclarations de Laura, une infirmière de 35 ans, concernent bon nombre de soignants. Elle vit en effet cette nouvelle mesure sanitaire comme une sorte d’injustice. Depuis le début de la crise, le personnel médical est en première ligne. Pourtant, les conditions de travail et le manque de reconnaissance sont devenus monnaie courante dans ce secteur, comme elle l’a souligné. Désormais, ils font face à un grand dilemme, celui de se faire vacciner ou non. Dans le deuxième cas, ils risquent une mise à pied sans salaire.
« il n’y aura plus d’infirmière, plus d’aide-soignant, plus rien! »
L’annonce de la vaccination obligatoire pour éviter une quatrième vague a suscité de vives réactions sur les réseaux sociaux. On assiste de ce fait à une montée en puissance des manifestations dans l’Hexagone. Pour le cas de Laura, il est primordial pour elle de prendre du recul sur le vaccin. Ainsi, face à cette pression supplémentaire liée à cette nouvelle mesure, elle a décidé de jeter l’éponge. « Je rends ma blouse, j’en ai ras le bol », déclare-t-elle. Un choix mûrement réfléchi qu’elle partage avec bon nombre de ses collègues. Sur sa lancée, la mère de deux enfants avertit le gouvernement et les patients qu’il pourrait bientôt faire face à une pénurie de personnel soignant.
Cette nouvelle mesure est d’autant plus difficile pour Laura, car elle est arrêtée depuis plusieurs mois après une blessure de fatigue. Pourtant, cela fait cinq ans qu’elle exerce en Charente-Maritime dans une structure pour enfants lourdement handicapés. Nul doute qu’elle aurait bien préféré se passer de ce problème autour de cette vaccination obligatoire qui complique davantage sa situation. « On nous enlève notre salaire, il y en a même qui ont proposé des peines de prison si nous ne nous faisons pas vacciner », dénonce cette infirmière. A l’évidence, elle a dit tout haut ce qu’une bonne partie de ses collègues pensaient tout bas. En ce sens, ces derniers ont partagé sa vidéo.
La décision est tombée
Malgré cette vague de contestation, le chef de l’Etat et le gouvernement restent fermes sur leur position. Le but étant de renforcer la vaccination afin d’atteindre l’immunité collective face au variant Delta qui prend de l’ampleur en France. Pour rappel, « tous les personnels soignants et non-soignants des hôpitaux, cliniques, maisons de retraite, établissements pour personnes en situation de handicap » et « tous les professionnels ou bénévoles qui travaillent au contact des personnes âgées ou fragiles y compris à domicile », sont concernés par cette nouvelle mesure. Ils devront donc se plier à un contrôle plus strict à compter du 15 septembre 2021. Tous ceux et celles qui n’auront pas reçu leurs deux doses risquent une mise à pied sans salaire.
