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Envoyé Spécial (France 2) : le reportage sur les classes moyennes indigne les internautes

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©France 2

Bon nombre de Français ont vu leur pouvoir d’achat diminuer à cause de la flambée des prix de l’énergie, du carburant et de la consommation. Face à cette situation qui prend de l’ampleur, Envoyé Spécial a partagé les témoignages de deux familles. Seulement, ce reportage intitulé « Classe moyenne : la colère des sans-aides » a scandalisé les téléspectateurs.

Depuis quelques années, les Français assistent impuissants à la flambée des prix à la pompe et des matières premières. La crise sanitaire n’a fait qu’envenimer la situation déjà difficile à vivre pour de nombreux foyers. De son côté, le gouvernement Castex a mis en place des coups de pouce financiers à l’instar de l’« indemnité inflation » pour venir en aide des millions de personnes en situation de précarité. Seulement voilà, les classes moyennes ne font pas partie de cette catégorie.

En effet, ils gagneraient trop pour bénéficier des aides. Pourtant, ces foyers redoutent aussi les fins de mois difficiles. En ce sens, Élise Lucet et son équipe ont mené l’enquête auprès de cette catégorie de population. Dans ce nouveau numéro d’Envoyé Spécial diffusé sur France 2 le 6 janvier 2022, le reportage s’est intéressé aux conditions de vie de deux couples.

Ils témoignaient de la baisse de leur pouvoir d’achat. Cependant, leur train de vie ne fait pas l’unanimité. Nombreux sont en effet les internautes à affirmer qu’il s’agit d’une erreur de casting pour ce reportage sur les classes moyennes.

Le reportage d’Envoyé Spécial choque les internautes

A titre d’information, les revenus mensuels doivent être inférieurs à 2 000 euros pour bénéficier de l’indemnité inflation. Les foyers qui sont juste au-dessus de ce seuil se retrouvent de ce fait mis à l’écart. Ils ne sont pas concernés par la majorité des coups de pouce de l’Etat. Pourtant, ils font aussi face aux hausses constantes des prix de l’énergie et de la consommation. C’est le cas de :

Laetitia et Nicolas

Cadre dans la fonction publique, la mère de famille de 34 ans avoue « faire des études de marché » pour acheter des habits. Cependant, Laetitia a tenu à préciser : « On n’est pas pauvre du tout ». Avec son mari Nicolas, 44 ans, employé à La Poste et leur unique enfant, elle vit à Survilliers en Ile-de-France. Le couple gagne un peu plus de 3 800 par mois.

Face aux caméras d’Envoyé Spécial, Laetitia et Nicolas ont accepté de détailler leurs dépenses. « 829,40 euros de crédit immobilier, essence 377,50 euros pour les deux voitures, nourriture 750 euros », révèle le couple. Ils font leurs courses dans une enseigne de hard discount et revendent des affaires qu’ils n’utilisent plus.

La famille arrive à mettre de côté entre 200 et 350 euros par mois pour les budgets voyages, loisirs et pour faire face aux éventuels imprévus. La jeune femme a constaté que leur pouvoir d’achat a baissé et à ce sujet, elle a confié :

« Il y a un déclassement de la classe moyenne (…) si ça continue comme ça, c’est plus viable, il n’y aura plus de classe moyenne. Elle va disparaître : il y aura les revenus modestes et les revenus aisés »

Jamila et Khaled

Vivant à Strasbourg, tous les deux âgés de 40 ans travaillent dans le même centre socio-culturel. Chacun gagne un peu plus de 2 000 € par mois. Du coup, ils ne touchent pas l’indemnité inflation. Jamila a pourtant assuré que leur situation financière se serait détériorée.

« Entre le carburant, l’alimentation et tout ce qu’il y a autour, on perd au moins 250 euros par mois de pouvoir d’achat »

En l’espace d’un an, tous les prix ont augmenté déplore le couple dans de ce reportage d’Envoyé spécial. Jamila et Khaled doivent ainsi repenser à leur projet : construire la maison de leur rêve. Malgré les difficultés financières, la mère de famille refuse de revoir à la baisse son mode de vie. En effet, il est hors de question pour elle de se séparer de sa voiture de marque allemande.

Les classes moyennes répliquent

De toute évidence, les débats sur le salaire, le pouvoir d’achat et le mode de vie continuent de diviser dans l’Hexagone. Ce reportage semble remettre en question l’idée que bon nombre de Français se font de la « classe moyenne ». Beaucoup d’internautes ont vivement critiqué les deux familles. D’autres ont cependant expliqué que l’enquête d’Envoyé spécial met en lumière la qualité de vie qui a régressé pour cette catégorie de population.

« Les gens ne comprennent pas que le reportage parle de l’effondrement de la classe moyenne qui n’a droit à rien »