Face à Faustine Bollaert ce vendredi 20 novembre 2020, Baya ne peut pas contenir son émotion. La jeune femme de 23 ans raconte la terrible nuit au cours de laquelle elle a vécu l’impensable : un crash aérien. Un accident dramatique qui a eu lieu le 30 juin 2009.
L’A320 de de la Yemenia Airlines « se met à trembler »
La voix tremblante, Baya se souvient : « Ma mère et moi, avons pris un premier avion de Paris à Sanaa, au Yémen. Et puis on a changé de Sanaa à Moroni (capitale des Comores, ndlr) pour prendre un plus petit avion. Quand je suis rentrée dans cet avion, il y avait une odeur de toilettes et des mouches (…) Il n’était pas du tout rassurant ».
L’adolescente pressentait que quelque chose n’allait pas et elle se sentait très angoissée. « J’avais une boule au ventre. Tout le long du voyage, je n’ai pas dormi. On nous annonce qu’on va atterrir, puis je sens l’avion trembler (…) Je n’y prête pas plus attention que ça. Et là, j’ai un trou noir, et je me réveille dans l’océan au milieu de la nuit ».
Bahia reste 10 heures dans un océan déchaîné avant d’être secourue
Bahia se souvient ensuite s’être retrouvée « dans l’eau » par une nuit très noire. « J’ai juste vu trois débris en face de moi, j’ai pris le plus gros en me disant que je vais peut-être pouvoir monter dessus et tenir le plus longtemps possible ».
Epuisée, la jeune fille s’endort sur son débris d’avion. « J’entendais des femmes hurler, puis plus rien. (…) Je pensais que tout le monde était arrivé », explique-t-elle. Durant les longues heures passées à dériver dans l’océan, Bahia n’a fait que penser à sa mère pour trouver la force de survivre.
« C’est ce qui m’a permis de tenir, je me devais de rester accrochée. »
L’adolescente aperçoit alors des pêcheurs qui viennent à son secours. « J’ai perdu connaissance de nombreuses fois à bord du bateau, je ne réalisais pas ce qui c’était passé et j’étais persuadée que ma mère allait arriver », se souvient-elle. Malheureusement, des médecins lui apprennent qu’elle ne reverra jamais sa maman. Bahia est la seule survivante du crash de l’A320 de la Yemenia Airlines.
Bahia n’a malgré tout pas peur de prendre l’avion
De retour en France, la jeune fille a pu retrouver son père dont elle est désormais proche. « Un jour, j’étais à l’école, sans raison particulière, j’ai senti les larmes montées et je me suis mise à pleurer sans arrêt. Et c’est à partir de ce jour-là que j’ai commencé à exprimer mes émotions car j’avais le droit d’être triste », rapporte Bahia à Faustine Bollaert, bouleversée par son récit.
Malgré ce drame, la jeune femme n’a pas peur de prendre l’avion. Elle est même retournée aux Comores, là où sa mère souhaitait reposer pour l’éternité. « C’était aussi important pour moi que cet accident ne définisse pas toute ma vie. Je voulais voyager, je voulais découvrir le monde et c’est ce qui m’a motivée à surmonter cette peur-là », conclut Bahia.