Société

« Saucisse avariée », « asticots » : cet ancien boucher fait des révélations déplorables sur la viande vendue en supermarché

Laurent Richier
Capture CNEWS

Ce mardi 22 novembre, Laurent Richier, un ancien boucher travaillant dans la grande distribution était l’invité de Jean-Marc Morandini dans "Morandini Live" sur CNews. Auteur de l’ouvrage "Viande : et si vous saviez, l’ancien boucher a fait quelques révélations déplorables.

Laurent Richier est un ancien boucher de la grande distribution. Après 25 ans de métier, il a pris la décision d’écrire un livre, paru le 17 novembre dernier « Viande : et si vous saviez… Un boucher de la grande distribution parle », chez VA éditions. Après avoir vu des horreurs allant à l’encontre des normes d’hygiène les plus élémentaires, il a décidé de vider son sac.

« Un combat légitime pour protéger nos enfants« , dit-il. Un livre, entre biographie et témoignage, dénonçant un scandale sanitaire, et destiné aussi à dénoncer le gaspillage et la souffrance animale. Ce mardi 22 novembre, Laurent Richier, était l’invité du plateau de Jean-Marc Morandini, dans « Morandini Live » sur CNews. L’occasion pour lui de faire quelques révélations scandaleuses.

Ancien boucher, un métier par dépit

Laurent Richier
Capture CNEWS

Laurent Richier est boucher de profession. Étant jeune, il n’aimait pas l’école et était souvent le dernier de la classe. Au début des années 80, au regard de ses bulletins scolaires désastreux, ses parents l’ont poussé à chercher un travail dès l’âge de 15 ans. Après avoir fait du porte-à-porte pour trouver un travail manuel et essuyé plusieurs refus une seule entreprise lui a fait une proposition : un apprentissage de boucher.

Paradoxal pour quelqu’un qui se passionnait pour les animaux ! Le moins que l’on puisse dire est que Laurent Richier est rentré dans ce métier par dépit, pour ne pas décevoir son père qui « ne concevait pas d’avoir un fainéant à la maison », a confié l’ancien boucher dans les colonnes de L214, le blog Éthique et Animaux. Ainsi, ce dépit a duré 25 ans…

En travaillant dans la grande distribution pendant 6 ans, il a été témoin des conditions sanitaires affreuses et blâmables dans lesquelles la viande est mise en vente. Il vu de ses yeux la vi*lence avec laquelle sont ab*ttus les animaux.

Depuis, Laurent Richier a cessé son activité de boucher et est devenu végétarien. Il a décidé de raconter son expérience et de dénoncer ces pratiques dans un livre intitulé « Viande : et si vous saviez… Un boucher de la grande distribution parle » paru ce jeudi 17 novembre 2022 chez VA Éditions.

« Depuis des années maintenant les grandes surfaces proposent un large choix de viandes afin de satisfaire une clientèle qui devient de plus en plus exigeante tant pour sa qualité, que son prix au kilo.Les dirigeants de la grande distribution, pour certains, ferment les yeux sur les dérives de leurs bouchers qui ne cherchent qu’à augmenter leur chiffre d’affaires en proposant trop souvent de la viande avariée quitte à mettre la santé de leurs clients en péril. Dans ce livre je raconte la vérité sur ce scandale sanitaire concernant toutes les magouilles possibles et imaginables que mes supérieurs m’ont fait faire à leurs fins personnelles. J’ai essayé de décrypter pourquoi nous en sommes arrivés là et comment de telles pratiques peuvent encore exister aujourd’hui dans beaucoup de grandes surfaces. ». C’est ainsi que Laurent Richier résume son livre.

De la viande périmée et des choses « absolument désastreuses »

Ce mardi 22 novembre, au micro de Jean-Marc Morandini dans « Morandini Live » sur CNews, Laurent Richier a crié au scandale.

Selon Laurent Richier, le métier de boucher est « aujourd’hui exploité ». L’ancien boucher avoue avoir « fait des choses absolument désastreuses » révélant que toutes les boucheries par lesquelles il est passé, pas une seule n’avait pas « quelque chose à se reprocher ».

« Vous allez faire de la merguez avec de la viande qui est restée au frigo pendant quinze jours. On en est là. Je l’ai fait ! », affirme-t-il en précisant que « les épices vont cacher le goût ». « C’est une viande qu’il faudrait jeter ! J’ai fait de la chipolata avec des morceaux de porc qui baignaient dans un liquide visqueux dans des bacs qui étaient restés 6/10 jours au frigo », a-t-il confié à Jean Marc Morandini.

Dans des magasins bio, Laurent Richier a vendu « des filets de canard au piment d’espelette qui étaient périmés depuis plus d’une semaine ».

Laurent Richier veut dénoncer

Ainsi, après une dépression sévère, l’ancien boucher a pris sa plume pour dénoncer ces pratiques désastreuses. Le désespoir qu’il a vécu au quotidien l’a rongé au plus profond de lui-même. « J’ai fait ce livre parce que j’ai fait une dépression. Je n’en pouvais plus! », a-t-il alors confié, « détruit par la situation ».

« J’ai vu des têtes de veaux avec des langues entre les dents. On voyait le malheur de la bête. Je montais dans ma voiture et je pleurais. Ca m’est souvent arrivé. On n’a pas le droit de faire du mal aux animaux« , a déclaré Laurent Richier, devenu à présent végétarien depuis 2 ans.

Et à l’ancien boucher d’ajouter : « Je me sens coupable ! C’est pour cela que j’ai fait le livre. Je me sens un criminel. J’aurais jamais dû acquiescer. Aujourd’hui, ça se passe encore ». « Je regrette d’avoir été boucher. Ce livre, c’est un pardon pour les gens qui ont mangé la viande que j’ai vendue », a conclu Laurent Richier