Société

Maison squattée : cette propriétaire se retrouve à la rue à cause de la trêve hivernale

Maison squattée
© C8

Cette jeune femme de 24 ans et se retrouve à la rue parce qu’un squatteur ne veut pas sortir de sa maison en pleine trêve hivernale.

Mégane Lombard a 24 ans et son locataire lui doit 15 000 euros. La situation n’a pas évolué depuis plusieurs mois. Elle se retrouve ainsi à la rue en plein hiver, car sa maison est squattée. Le point sur cette triste histoire qui est malheureusement courante en France.

Une situation qui a suscité l’indignation

L’histoire de cette jeune femme a fait couler beaucoup d’encre, car elle a touché de nombreux Français. Au mois d’octobre 2022, Mégane Lombard s’est confiée auprès de plusieurs médias et chaînes de télévision.

La jeune femme raconte que sa mère lui avait laissé une maison à Fressenneville, dans la Somme, en guise d’héritage. Hélas, ce cadeau s’est très vite transformé en un véritable problème pour celle qui n’a que 24 ans. Et ce, parce qu’un squatteur a occupé les lieux et refuse de sortir.

Mégane Lombard affirme que le squatteur s’est installé dans sa maison depuis plus d’un an. Le locataire refuse de s’acquitter d’un loyer durant cette longue période. Pour information, il aurait dû payer 11 000 euros à la propriétaire.

Un manque à gagner qui a causé des difficultés financières à la jeune femme. Elle n’a plus les moyens d’assurer les charges inhérentes à cette maison. Pire, elle n’a plus les moyens de se loger elle-même.

Maison squattée : aucun loyer depuis 2021

Cette maison est un héritage que Mégane Lombard a reçu après la disparition de sa mère. Malheureusement, les problèmes causés par ce squatteur se sont pointés au moment de son deuil.

« Je suis impuissante et dévastée. J’en ai ras-le-bol. Ce monsieur a le droit de passer la trêve hivernale au chaud et moi dehors ! Il est fautif sur toute la ligne. Pourquoi l’aide-t-on lui ? », s’est-elle interrogée au mois de novembre 2022.

Le squatteur en question a aménagé dans sa maison en 2021. À cette époque, la mère de Mégane était encore vivante. Gravement malade, elle a lancé une procédure pour obtenir l’expulsion de son locataire depuis son lit d’hôpital. Elle est partie avant que la procédure n’aboutisse.

« Ma mère s’est battue pour cette maison. Je ne peux pas rester passive et tolérante », affirme Mégane.

La trêve hivernale complique les expulsions

Le tribunal a finalement rendu son verdict le 16 juin 2022. Le squatteur doit être expulsé et devra payer sa dette par la même occasion. Cela n’a pas suffi à le mettre dehors. En effet, la procédure d’expulsion n’a pas pu aboutir avant le 1er novembre 2022, soit le début de la trêve hivernale.

Mégane Lombard devra donc patienter jusqu’au printemps pour récupérer sa maison, car la procédure reprendra le 31 mars 2023. Le squatteur ne peut être expulsé de la maison d’ici là.

En médiatisant l’affaire, la jeune femme espérait accélérer l’expulsion du squatteur. Pourtant, pour elle, rien n’a changé en ce début d’année 2023. Le locataire devra payer trois nouveaux loyers de 530 euros chacun.

« Pour la maison, malheureusement, il n’y a eu aucun changement puisqu’il n’est pas expulsable avant la fin de la trêve hivernale », a-t-elle confié.

Mégane Lombard affirme que son huissier a lancé une « une procédure pour obtenir une saisie sur salaire ». Pour l’instant, cela n’a pas encore abouti à quelque chose de positif pour elle. Le fait d’avoir médiatisé l’affaire lui aura au moins servi à quelque chose puisqu’elle pourra plaider sa cause à l’Assemblée nationale.

« La médiatisation a bien remué les choses puisque j’ai été convoquée à une audience à l’Assemblée nationale pour le projet de loi anti-squat », a indiqué Mégane.

Un texte qui vise à mieux protéger les propriétaires de maisons contre les squatteurs. Reste à savoir si elle sera votée pour que ce genre de choses n’arrive plus.