Société

Covid-19 : une prime de 5000€ versée aux hôpitaux pour chaque victime ? Olivier Véran répond

Une victime du covid à l'hôpital.
Une rumeur persistante sur les réseaux sociaux contraint le gouvernement à démentir. Crédits : image d'illustration.

France-Soir relaie une rumeur faisant état d'une prime pour les hôpitaux déclarant une victime due au covid. Est-ce vrai ? Le gouvernement français répond.

La rumeur part d’une publication sur les réseaux sociaux. Il s’agit de l’histoire d’une dame dont la mère s’est éteinte d’un cancer, mais dont l’acte stipulerait qu’elle aurait été victime du Covid-19.

De nombreux témoignages partagés sur les réseaux sociaux belges et français

L’internaute explique cette mention par le fait que « l’hôpital reçoit un subside de 5 000 euros à chaque décès dû au virus ». Un fait qui pousserait les établissements hospitaliers à falsifier leurs chiffres pour percevoir plus de primes.

Ce témoignage a été largement relayé sur les réseaux sociaux. Son auteur affirme détenir des informations en provenance d’une « source sûre » qu’il ne mentionne pas. Il assure que les statistiques des victimes du coronavirus sont « complètement fausses » en raison de l’existence de cette prime. Depuis, de nombreuses histoires similaires ont été partagées sur Twitter et Facebook.

Des publications commentées par de nombreux internautes témoignant de faits identiques. Cette rumeur ne date pas d’aujourd’hui. En Belgique, des internautes affirmaient la même chose en août dernier. Le ministère de la Santé publique belge avait démenti le versement d’une prime aux hôpitaux pour chaque victime.

La France se trouve à son tour concernée par cette rumeur persistante. Pourtant, le ministère des Solidarités et de la Santé « dément formellement cette information qui ne repose sur aucune information ni donnée », rapporte Le Monde.

Ce mercredi 04 novembre, Olivier Véran était interrogé à ce sujet par les députés à l’Assemblée. « Je veux bien essayer de tout comprendre, mais il y a des choses qui dépassent l’entendement, s’est insurgé le ministre de la Santé. Je vais essayer de rester calme, mais je trouve ça insultant pour les soignants, pour les médecins, pour les équipes, pour les familles de malades, pour les malades eux-mêmes ».

Olivier Véran a ensuite souligné : « Ça peut aller jusqu’à ‘l’épidémie n’existe pas et n’a jamais existé, circulez il n’y a rien à voir’. (…) En période de crise, épidémique ou d’autres natures, ce genre de diffusion de fausses informations, c’est presque de la haute trahison ».

Des primes ont-elles bien été versées aux hôpitaux ?

Si aucune prime n’a été versée pour chaque victime du virus, de l’argent a tout de même été attribué aux salariés des hôpitaux. Il s’agit de « primes Covid » destinées « aux personnels des établissements de santé publics et privés qui ont été mobilisés pendant la crise ».

Ces primes sont destinées à récompenser « le dévouement des personnels soignants » pendant la pandémie. Elles peuvent atteindre 1 500 euros pour ceux qui travaillent « dans les départements les plus touchés par le Covid-19 ». Le ministère de la Santé assure qu’elles ne dépendent en aucun cas des quotas de victimes du coronavirus.

Quant aux hôpitaux, ils ont perçu de l’argent de la part du gouvernement. Il ne s’agit pas de primes, mais de soutien financier. En avril et mai 2020, 475 millions d’euros ont été versés aux établissements hospitaliers pour « faire face aux surcoûts qu’ils ont supportés ».

En outre, le décès d’une personne en France déclenche un processus légal particulièrement encadré. Des médecins doivent constater les faits et rédiger un certificat, précise Santé publique France.