Santé

La contraception est dorénavant gratuite pour les filles mineures de moins de 15 ans

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À partir de ce jour, les jeunes filles âgées de moins de 15 ans bénéficieront gratuitement des services médicaux se rapportant à la contraception.

La « prise en charge totale par l’assurance maladie des frais liés à la contraception » pour les moins de 15 ans était à l’étude depuis 2019. Puis, inscrite dans l’avant-projet de loi sur la Sécurité sociale 2020.  Et ce jeudi 27 août 2020, le gouvernement l’a adoptée par décret, pour une mise en application dès le lendemain.

Application immédiate

Ainsi, à partir de ce vendredi, les filles mineures de moins de 15 ans « bénéficient de la gratuité de la contraception prescrite par un médecin ou une sage-femme et de la dispense d’avance de frais sur ces soins. » À cela s’ajoute « la confidentialité de ces actes lorsqu’elles le souhaitent. »

Cette mesure a notamment pour objectif de réduire de manière significative les grossesses non désirées. Et par extension, le recours à d’interruption volontaire de grossesse (IVG) chez les plus jeunes.

Faire baisser le taux d’IVG

Pour rappel, les mineures de 15 à 17 ans ont accès à la contraception gratuite depuis 2013. Ce qui a permis entre autres, de faire baisser le taux de recours à l’IVG pour cette tranche d’âge. Entre 2012 et 2018, celui-ci est en effet passé de 9,5 à 6 pour 1000.

C’est également dans cette perspective que le gouvernement a élargi le dispositif aux moins de 15 ans. Étant donné que les coûts à supporter constituaient un frein à la contraception. Précisément pour ce public « souvent en situation de fragilité. » Résultat : environ 1000 jeunes filles âgées de 12 à 14 ans tombent enceintes tous les ans. Et 770 d’entre elles optent pour l’avortement.

L’importance des consultations

Par ailleurs, cette nouvelle disposition devrait permettre aux jeunes filles de bénéficier de conseils avisés, pour choisir soigneusement leur contraceptif. Le corps médical met notamment en garde au sujet des implants sous cutanés, face à la multiplication récente des migrations vers les poumons. Cela, afin d’éviter de graves complications.

L’association des victimes d’embolie pulmonaire et AVC liés à la contraception hormonale (AVEP) cite par exemple, le cas d’Alice. En souhaitant faire retirer l’implant qu’elle ne supportait pas, la jeune Francilienne s’est rendue compte que l’implant s’était déplacé.

« Il a fallu faire un scanner pour le retrouver. Il était en fait dans mon poumon droit », a-t-elle témoigné. Et elle a subi deux chirurgies pour régler le problème.
« Je garde une cicatrice de 20 cm dans le dos, et une douleur sous le sein droit. Pour récupérer l’implant il a fallu sectionner un nerf… », ajoutera Alice.

Surveillance renforcée

Aussi, afin d’éviter ces situations « cauchemardesques » pour les patientes, l’AVEP a décidé de mettre en place la « surveillance renforcée et une dizaine de centres d’excellence à la pose et au retrait d’implant contraceptif. »