Il faut croire que l’apparence physique prime sur tout le reste dans la société actuelle. Ce triste constat se reflète, entre autres, à travers les nombreux cas de harcèlement scolaire et au travail. Il en est de même sur les réseaux sociaux qui regorgent aussi d’histoires déchirantes et saisissantes des victimes de ces diktats.
C’est le cas de Tayla Clement qui n’a visiblement pas eu une vie facile. Dès son plus âge, cette jeune femme de 24 ans, originaire de Nouvelle-Zélande est incapable de sourire. A titre d’information, ce trouble neurologique est appelé syndrome de Moebius. Cette maladie rare affecte les muscles qui contrôlent l’expression du visage et les mouvements des yeux.
À cause de ce trouble neurologique, elle a passé toute sa vie dans l’incapacité de bouger les yeux de gauche à droite, de hausser les sourcils ou même de remuer la lèvre supérieure. Pour couronner le tout, elle est devenue la cible des railleries à l’école. Néanmoins, elle a trouvé un sens à sa vie.
Tayla Clement raconte son calvaire
En raison de ce trouble neurologique, elle s’était sentie à l’écart dès son plus jeune âge. Malheureusement, il n’existe aucun remède contre le syndrome de Moebius bien que les symptômes puissent être traités. Nul doute que cette maladie affectait au plus haut point son quotidien, comme elle l’a confié au micro de Daily Star.
« J’ai passé de nombreuses années à détester mon sourire, à espérer avoir un sourire » normal » et à souhaiter ne pas exister parce que cela semblait plus facile que d’être en vie »
A l’âge de 12 ans, Tayla Clement avait donc subi « une opération du sourire ». Les médecins avaient transplanté des tissus mous de sa cuisse à son visage, en vain. En effet, la procédure avait échoué et dès lors la situation s’était empirée pour elle. La raison ? Son visage était gonflé et devenu totalement inexpressif.
A cause de son apparence, la jeune néo-zélandaise est devenue la risée de son école. Pire encore, elle faisait régulièrement l’objet de critiques et de moqueries. Du coup, elle sentait extrêmement seule et n’avait plus goût à la vie.
« Les enfants me criaient au visage et disaient qu’ils avaient peur de moi, mais ensuite ils s’enfuyaient en riant, je me sentais super isolé (…) Puis, les gens ont commencé à prétendre qu’ils ne me connaissaient pas »
Le sport lui a sauvé la vie
Née avec un pied bot entraînant un mouvement limité de la cheville, Tayla Clement a vécu d’innombrables situations douloureuses. C’est un fait, le monde peut être cruel. Certains élèves essayaient par exemple de décourager les autres de se lier d’amitié avec elle. Selon ses propos, elle ne trouvait pas grâce à leurs yeux, car elle était dégoûtante et méprisante. « Après qu’on vous l’ait dit plusieurs fois, cela s’est gravé dans votre mémoire », déplore-t-elle. Même les enseignants l’ont traitée différemment.
« Même si j’étais la seule élève à lever la main en classe et le professeur me regardait, puis détournait le regard et ne me choisissait pas pour poser une question »
« Tout ce qui s’est passé a beaucoup joué sur ma confiance en moi », a-t-elle expliqué. Heureusement, la jeune femme a réussi à remonter la pente lorsqu’elle a été contactée par Para Athletics of New Zealand.
Une source d’inspiration pour les autres
Devenue une athlète de haut niveau, elle a réalisé un exploit au lancer du poids lors de la compétition dans l’Etat de Victoria à Melbourne en 2018. Un an plus tard, en mars 2019, elle a participé aux championnats nationaux de Nouvelle-Zélande et a lancé une distance de 8,28 m.
Ainsi, Tayla Clement a établi le record du monde dans la classification F43. Depuis, elle s’est retirée du sport, mais elle continue d’inspirer et d’encourager les autres personnes souffrant d’anomalies faciales. Quant à ce trouble neurologique, elle a confié :
« Je suis très reconnaissante que l’opération n’ait pas fonctionné, car ne pas pouvoir sourire est le plus beau cadeau que j’aie jamais pu recevoir. Oui, cela m’a conduit jusqu’au fond, mais cela m’a donné l’opportunité d’être un visage et une voix d’espoir et d’inspiration pour les autres »