Jonathan et son épouse sont à l’origine d’un mouvement baptisé la désobéissance fertile. Ce couple de Parisiens, issu d’un milieu bourgeois, a décidé de tout plaquer pour vivre en pleine forêt.
La désobéissance fertile, un mouvement pour « régénérer les écosystèmes »
Caroline et Jonathan occupaient des postes à responsabilité, mais leur vie parisienne manquait de sens. Conscient des enjeux environnementaux qui se jouent actuellement, le couple a ressenti un fort besoin d’agir concrètement. Après avoir sillonné la France à la recherche d’un coin de verdure pour se reconnecter à la nature, ils l’ont trouvé en Corrèze.
Dans cette forêt située à la croisée du Lot et de la Dordogne, le couple habite avec leurs deux enfants dans une cabane. Cette construction sommaire fait partie d’un ensemble de cabanes baptisée Les Sources du Lavandou. Là-bas, Jonathan et Caroline tentent de vivre avec un impact environnemental moindre, tout en régénérant les espaces naturels.
Leur objectif : « préserver ce qu’il reste de vivant et régénérer des écosystèmes », comme l’explique Jonathan, à l’origine de la désobéissance fertile. Le jeune homme a même écrit un livre sur le sujet et lancé un site Internet. Journaliste, Jonathan veut permettre à d’autres de les rejoindre dans cette aventure. Il s’est donc donné pour mission de faciliter l’installation de projets similaires, comme il l’explique au média 18h39.
La cabane de Caroline et Jonathan n’est pas appréciée par le maire
« Ici c’est une école de la vie. Tous les jours, on apprend des choses différentes », souligne Caroline auprès de RTBF. La jeune femme, qui ne se voit plus retourner à sa vie d’avant, est arrivée dans cette cabane avec un nouveau-né. Elle y vit désormais avec deux enfants et s’en accommode tout à fait.
Un récent reportage réalisé par TF1 suit la famille dans son quotidien. L’une des filles du couple est scolarisée à l’école du village, où la cabane de ses parents n’est pas vue d’un bon oeil. Jean-Paul Fronty, le maire de Casteaux, ne décolère pas. « Ce qu’ils ont fait est interdit », souligne l’édile qui précise qu’ils sont « sur des terrains privés qui ne leur appartiennent pas ».
Jonathan et Caroline, qui ont acheté une parcelle, n’ont pas déposé de permis de construire avant de bâtir leurs cabanes. Mais pour le couple, l’urgence climatique justifie leurs actions. « Notre seule chance de survivre collectivement est de rêver et de créer des utopies », explique le fondateur de la désobéissance fertile.
La vie dans une cabane se complique en hiver
Au quotidien, vivre dans une cabane n’est pas chose aisée. En hiver, Caroline se félicite de la température dégagée par le poêle au sein de l’habitat. Mais les températures négatives ont fait geler les tuyaux d’arrivée d’eau, il faut donc aller s’approvisionner à la source. Pour l’électricité, la cabane de la famille est équipée de panneaux solaires.
Côté WC, leurs enfants peuvent faire leurs besoins dans un pot. Quant aux parents, ils se rendent dans des toilettes sèches à l’extérieur. La douche des deux filles s’effectuent généralement au sein de la cabane, grâce à un système bricolé. La plupart du temps, Jonathan et Caroline se lavent en se baignant dans les sources aux alentours.
Pour l’alimentation, les trentenaires s’occupent d’un potager. La famille est tout de même obligée de se rendre en ville de temps à autre, pour effectuer quelques courses. Il faut alors marcher une bonne quinzaine de minutes dans la forêt, avant d’atteindre la voiture. Même si l’existence de leur cabane est suspendue aux prochaines décisions de justice, Jonathan et Caroline ne changeraient de vie pour rien au monde.