On est bien loin du concept des programmes de télé-réalité en France à l’instar de Mariés au premier regard ou encore L’Amour est dans le pré. En effet, les candidats peuvent passer à l’acte sans pour autant tomber amoureux dans Ik wil een kind (Je veux un enfant). Autrement dit, le but de l’émission n’est pas de créer des relations sentimentales.
Bien entendu, c’est une grande première pour l’histoire de la télévision belge. Cependant, le concept a déjà fait ses débuts au Royaume-Uni avec Strangers Making Babies (Des étrangers qui font des bébés). Malgré tout, cette nouvelle émission diffusée sur la chaîne privée flamande VTM à partir du 18 octobre 2021 fait l’objet de nombreux débats.
Le sens de la coparentalité choisie
Lors d’une interview accordée à Courrier International, Caroline Vrijens, la commissaire belge aux droits de l’enfant a confié qu’un programme de divertissement n’est pas en mesure de gérer un sujet aussi complexe. Néanmoins, elle est prête à ouvrir le débat concernant la législation obsolète sur la famille.
Le programme de télé-réalité « Je veux un enfant » souhaite justement mettre la lumière ce vide juridique qui existe en Belgique. Comme le précise Caroline Vrijens, « il n’y a pas que des familles classiques ». Au micro de 7sur7, Lander Kennis de la société de production PIT, en charge de Ik wil een kind donne plus d’explications sur le sujet de la coparentalité choisie.
« Celui qui souhaite se lancer là-dedans aujourd’hui doit tout apprendre par lui-même. Il n’y a pas de cadre pour ça »
Même son de cloche du côté de la chaîne belge VTM. En effet, ceux et celles qui choisissent ou envisagent la coparentalité consciente se heurtent à un vide juridique. En d’autres termes, le droit belge ne reconnait pas les familles de trois ou de quatre parents. Selon toujours leur porte-parole Sylvia De Doncker, ces personnes ont donc besoin d’être informées, orientées et soutenues.
Des professionnels dans « Je veux un enfant »
Au même titre que Lucie Mariotti, la love coach de La Villa des Cœurs Brisés ou encore Pascal de Sutter dans Mariés au premier regard, des experts vont guider les participants au programme. Il s’agit, entre autres, de psychologues, de juristes et de médecins. Le but est de garantir le bien-être de l’enfant.
La présence des spécialistes est également primordiale afin de réitérer aux candidats les enjeux et les conséquences du concept de l’émission. De plus, les conflits entre les parents doivent être gérés. A titre d’information, des couples qui ne peuvent pas avoir d’enfants ensemble pour des raisons médicales ou sociales ont aussi rejoint le casting.
Une émission qui fait polémique
Malgré les explications de Lander Kennis et Sylvia De Doncker, le programme de télé-réalité Ik wil een kind ne fait pas l’unanimité en Belgique. En effet, le concept de l’émission a suscité de nombreuses réactions et certains sont persuadés qu’elle va provoquer des conséquences désastreuses. Outre le choix des couples qui ont décidé de concevoir un bébé avec un inconnu, la question du bien-être de l’enfant revient systématiquement sur le tapis.
Pour Lorin Parys, vice-président de la N-VA (Nouvelle Alliance flamande), une émission mettant en lumière des enfants nés qui attendent des parents d’accueil aurait été bien plus judicieuse. Benjamin Dalle, le ministre flamand de la Jeunesse a également réagi sur Twitter.
« Avoir un enfant, ce n’est pas la même chose que trouver une maison ou chercher un partenaire. L’intérêt de l’enfant doit toujours passer en premier »
Force est de souligner que seule une poignée de couples formés dans Mariés au premier regard sont toujours ensemble après l’émission, et ce, malgré les compétences des experts. Cependant, le thème de l’amour n’est pas à l’ordre du jour dans « Je veux un enfant ». Dans cette émission, il est question de mettre en lumière la coparentalité choisie. Reste à découvrir si la première saison va recevoir un bel accueil du public belge.