Le mariage de ce couple n’aura finalement pas eu lieu. Ce week-end du 12 et 13 septembre 2020, la municipalité de Chelles (Seine-et-Marne) a procédé à l’annulation d’une union devant avoir lieu. La raison ? Le cortège de voitures assistant à la cérémonie s’est livré à de trop nombreuses infractions.
Rodéos, passagers assis aux fenêtres, excès de vitesse…
Le cortège nuptial n’a visiblement pas plu à la municipalité de Chelles, ce samedi 12 septembre. Ce jour-là, la tranquillité de cette commune de 50 000 habitants située à l’est de Paris a été troublée par un mariage. Le cortège de la cérémonie qui escortait le couple à la mairie s’est livré à des dérapages en tous genres.
La file de voitures qui se rendait à la mairie à 13h30 partait du quartier de La Noue-Brossard, d’où le futur marié est originaire. Le cortège d’automobiles ralliait le quartier des Coudreaux, où a grandi la future épouse.
Un trajet de près d’une heure sur lequel les policiers ont constaté de très nombreuses infractions au Code de la route : des rodéos, des excès de vitesse, des passagers assis aux fenêtres des voitures, etc.
Des débordements qui ont conduit le maire de Chelles à annuler la cérémonie prévue à l’hôtel de ville. L’édile, qui devait elle-même célébrer le mariage, a décidé de le reporter.
« En application de la charte des mariages signée par chaque futur marié et après que des rodéos et de très nombreuses infractions routières ont été commis par des convives lors du cortège, il a été signifié aux futurs époux que leur mariage serait reporté »,
a précisé le maire Les Républicains de Chelles.
La future mariée affirme que l’annulation de son mariage est lié à ses origines maghrébines
« Grâce à la vidéo protection, la police municipale a constaté des comportements routiers illégaux et très dangereux pour les convives et pour les Chellois, ce qui est totalement inacceptable », a également fait savoir dans Le Parisien Brice Rabast (LR).
En effet, les policiers ont dressé pas moins de 87 procès-verbaux. 54 points de permis de conduire pourraient également sauter et de nombreuses amendes ont été délivrées aux conducteurs du cortège. Selon Le Parisien, le montant total des amendes infligées ce jour-là se monte à 7 864 euros.
Quant aux futurs mariés, ils estiment être les « boucs émissaires« de cette histoire. Le couple a ainsi dénoncé une véritable « humiliation » de la part de la mairie, tout en soulignant le « préjudice moral » subi.
« Je ne conteste pas que des infractions au Code de la route ont été commises. Nous ne sommes pas responsables du comportement des conducteurs du cortège et nous n’avons pas à subir cette humiliation. Nous sommes les boucs émissaires et nous payons pour tous les autres ! »,
dénonce la future mariée, Rahma, dans Le Parisien.
« J’avais prévu la date de mon mariage depuis un an et ma hantise était qu’il soit annulé pour cause de Covid. Le préjudice moral que nous avons subi est indéniable. (…) Ça devait être le plus beau jour de ma vie, c’est devenu le pire ! », déplore la jeune femme de 24 ans.
Rahma va encore plus loin, puisque la future mariée accuse la municipalité de racisme.
« À mon avis, la municipalité a pris cette décision car nous sommes d’origine algérienne »,
dénonce-t-elle.