Nul doute que les autorités sanitaires n’ont pas le temps de chômer. Actuellement, ces professionnels doivent gérer plusieurs situations plus complexes les unes que les autres. Entre les chocolats Kinder et les fromages au lait cru, ils ont en effet du pain sur la planche. Ce nouveau produit qui fait l’objet d’un retrait fait aussi couler beaucoup d’encre. Ajoutez à cela les pizzas surgelées Fraîch’Up de la marque Buitoni qui seraient à l’origine de la contamination par la bactérie Escherichia coli.
Selon les informations relayées par nos confrères de La Voix du Nord, la marque de pizzas Buitoni du groupe Nestlé serait responsable dans plus de 50 cas de contaminations. Malheureusement, ce sont les jeunes enfants qui sont les plus touchés. Ils ont été en effet infectés par la bactérie et certaines lésions sont irréversibles.
Face à cette situation, le géant de l’agroalimentaire avait proposé des bons d’achat aux parents des enfants malades. Sans surprise, cette façon de procéder a suscité une vague d’indignation à commencer par Maître Richard Legrand, qui est l’avocat d’une vingtaine de familles de victimes.
Les pizzas Buitoni sous le feu des projecteurs
Depuis quelques semaines, le gouvernement mène une vaste campagne de rappel des produits contaminés. C’est notamment le cas des chocolats Kinder du fabricant Ferrero à cause de dizaines de cas de salmonellose en Europe. Les pistaches décortiquées de la marque B&S Cuisine de l’enseigne de supermarchés Grand Frais ont aussi été retirées des rayons. Il en est de même pour les pizzas Buitoni.
Il faut dire que la situation est particulièrement inquiétante pour les parents des enfants malades. Les journalistes de La Voix du Nord ont en effet recueilli les témoignages des familles de victimes et le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils vivent un véritable enfer. Mila, la fille de six ans de Sonia a notamment été hospitalisée pour une pyélonéphrite suite à une infection par la bactérie E. coli. La mère de l’enfant malade a révélé qu’une personne « du service consommateurs de Buitoni » s’est par la suite rapprochée d’elle.
Cette dame voulait apparemment lui soutirer des informations concernant le cas de Mila. « Elle m’a proposé, pour le bien de l’enquête, de revenir vers moi d’ici quelques jours pour avoir accès au dossier médical de ma fille au CHU de Poitiers », confie Sonia. Dès lors, elle a commencé à se méfier. A l’instar des autres familles de victimes, elle a également reçu un courriel de la marque qui lui proposait des bons d’achat de 20 euros pour « dédommagement » des « désagréments subis ».
L’avocat des familles de victimes s’exprime
Toujours selon les informations rapportées par le site spécialisé, Sonia a décrit cette façon de procéder de la marque de pizzas comme « ridicule ». De son côté, Maître Richard Legrand se dit scandalisé après une longue période de mutisme de l’entreprise. Il a aussi dénoncé un « manque de considération ». A l’avocat des familles de victimes de déclarer :
« (…) J’ai eu des retours de familles que je défends, je sais que ça s’est fait sur les trois-quatre derniers jours. Ça tient de la plaisanterie (…) À ce stade de l’enquête, Buitoni n’a pas à avoir accès à des informations confidentielles, relevant du secret médical (…) Jamais un dédommagement ou une compensation financière ne pourra compenser la douleur. Il est indispensable que les familles puissent obtenir réparation et que la justice puisse faire la lumière sur toute cette affaire »
Nestlé s’excuse après cette proposition « inappropriée »
Suite au scandale et à la récente proposition aux parents des enfants malades, le géant de l’agroalimentaire a fait son mea culpa au micro de BFM Business. « Cela n’aurait pas dû être fait. Nous tenons à présenter nos plus sincères excuses à cette consommatrice qui a pu être heurtée par la réception de ces bons d’achat », déclare le porte-parole de Nestlé.
Comme à l’accoutumée, l’entreprise a assuré qu’elle va « veiller à ce que cela ne se reproduise pas ». Pour rappel, la firme qui a racheté Buitoni (1988) a tenu le même discours en 2009. A l’époque, Nestlé s’est retrouvé au cœur d’un scandale en raison d’une pâte à gâteaux : la Toll House Cookie Dough.
Des enfants américains sont en effet tombés malades et certains ont perdu la vie. De ce fait, la société a déboursé des millions de dollars. Tout porte à croire que le même schéma va se reproduire en France.
