Depuis quelques années, Snapchat est devenue l’application préférée des adolescents. La plateforme offre à ses utilisateurs la possibilité de retoucher leurs photos de façon à ce que leurs défauts soient complètement effacés. Toutefois, certaines personnes ont décidé de franchir la limite entre la réalité et le virtuel. Elles ont subi une intervention chirurgicale afin de ressembler à leur version numérique. Des médecins tirent la sonnette d’alarme.
Le dysmorphisme Snapchat : un trouble inquiétant
Les filtres snapchat offrent de nombreuses possibilités. Elles permettent aux utilisateurs de modifier leurs apparences sur leurs photos en retouchant certaines parties de leurs visages telles que les lèvres, les yeux, la joue ou encore la couleur de peau. Certaines personnes trouvent les résultats tellement réussis qu’elles se sentent laides par rapport à leur « moi numérique ».
Trois spécialistes du département de dermatologie de l’université de Boston ont publié un article relatif à ce sujet. Pour Neelam A Vashi, la dépendance à ces filtres ruinerait l’estime de soi. Si l’utilisateur ne réussit pas à se sevrer, son état s’aggravera et aboutira à une dysmorphobie. Autrement dit, un sentiment de crainte permanente d’être laid ou mal formé le rongera au quotidien.
De plus en plus de personnes veulent ressembler à leurs versions retouchées
Engluées dans un cercle vicieux, les personnes souffrant de ce trouble prennent parfois une décision radicale : recourir à la chirurgie esthétique afin de ressembler définitivement à leurs versions numériques. Le chirurgien plastique américain Matthew Shulman a ainsi inventé un nouveau mot pour définir ce phénomène : le « dysmorphisme Snapchat ».
Le nombre de personnes ayant demandé une modification du visage pour ce motif a fortement augmenté. En 2017, 55 % des chirurgiens américains ont reçu une telle requête contre 42% deux ans auparavant. Pourtant, l’opération ne constitue pas une solution appropriée.
Les auteurs de l’étude invitent alors leurs confrères à ne pas céder. Au lieu d’une intervention chirurgicale, un soutien psychologique sera plus efficace.
Bref, il faut utiliser les filtres snapchat avec parcimonie. Qu’en pensez-vous ?