Tout commence en 1993 lorsque Daniel Broussin, ancien officier de sécurité de François Mitterrand, croise la route d’Alain Delon, le célèbre « Guépard ». Daniel Broussin est recommandé par Christian Prouteau, alors directeur du GIGN et du GSPR, pour devenir le garde du corps de Delon.
Rapidement, un lien fort se noue entre eux : « J’ai un esprit très militaire et lui aussi. On aimait la rigueur, les horaires, donc ça se passait bien », se rappelle Daniel Broussin.
Les exigences d’un patron colérique
Alain Delon, malgré son charisme, n’était pas facile à vivre au quotidien. Selon Broussin, il pouvait être aussi bien colérique que drôle et complice. Par exemple, lorsqu’ils sortaient, l’acteur insistait : « Qu’on ne me fasse pas chier ! ». Pour Daniel, cela signifiait être omniprésent et faire barrage pour protéger son patron.
Un incident illustre bien cette dynamique : lors d’un gala en Allemagne, Delon devait dîner avec Catherine Deneuve, mais au dernier moment, il ordonne à Broussin de s’asseoir à ses côtés, reléguant ainsi la célèbre actrice à une autre table.
Les moments turbulents sur les tournages
Les tournages avec Alain Delon pouvaient également être difficiles. Lors du film « Astérix aux Jeux Olympiques », l’acteur ne supportait plus les demandes répétitives de Benoît Poelvoorde pour refaire les prises. Un jour, Delon s’emporte et quitte le plateau. Plus tard, il revient, calmé et sur le conseil de son fidèle garde du corps, par respect pour le guépard et son dresseur.
Une vie marquée par des anecdotes rocambolesques
Alain Delon avait une personnalité paranoïaque. Il ne se déplaçait jamais sans un pistolet chargé. Un matin, Broussin et Delon réussissent même à passer les portiques d’un aéroport avec des billets de 500 euros cachés dans leurs sous-vêtements. « Delon avait été invité à Nice par des Russes, qui l’avaient payé 30 000 euros en liquide. Au moment de prendre l’avion, je lui ai dit : On met 10 000 euros chacun dans notre slip et on répartit le reste entre nos poches et nos sacs », raconte Daniel Broussin.
Durant ces 24 années, Broussin a dû franchir les limites de la légalité à plusieurs reprises pour répondre aux exigences de Delon. Entre rigueur et excès, la vie aux côtés de « Le Samouraï » n’a jamais été de tout repos.
À travers ce témoignage, Daniel Broussin nous offre un aperçu fascinant de la personnalité complexe d’Alain Delon. Entre les anecdotes rocambolesques et les moments d’intensité, Broussin dresse le portrait d’un homme charismatique mais exigeant.