Comme lors des deux précédents confinements, l’exode des Parisiens ne passe pas inaperçu. Alors que ce jeudi, le Premier ministre a annoncé mettre sous cloche 16 départements à partir de ce vendredi soir, les habitants des zones concernés tentent comme ils le peuvent d’y échapper.
Les tarifs des billets de train et d’avion au plus haut
Pour les résidants d’Île-de-France, cela passe visiblement par l’achat à la dernière minute d’un billet de train pour quitter la région. En effet, une fois le reconfinement acté, se déplacer entre les régions deviendra compliqué. Les Français habitant dans une zone rouge ne pourront plus se rendre dans une zone verte, sauf exception impérieuse.
Conscients de ces difficultés, les Parisiens ont semble-t-il pris les devants en se ruant sur le site de la SNCF. L’objectif ? Réserver au plus vite un billet pour quitter la capitale. Sur le site OuiSNCF, la majorité des trains en partance de Paris affichent désormais complet. Plusieurs lignes sont notamment très chargées : celles à destination de Lyon, Bordeaux, Brest, La Rochelle, Rennes, Vannes, Nantes, Saint-Malo, Biarritz ou encore Saint-Brieuc.
Conséquence de cette ruée : l’augmentation des tarifs des réservations, comme le souligne Europe 1. Alors que d’ordinaire, un billet Paris-Bordeaux coûte moins de 25 euros, les rares billets encore disponibles ont atteint 111 euros pour un voyage en seconde classe. Cette frénésie est également constatée du côté des compagnies aériennes, rapporte Le Parisien. Le site d’Air France a aussi été pris d’assaut, avec des vols à destination de Bastia (Corse) qui atteignent les 500 euros pour un simple aller. « D’habitude je paie environ 300 euros aller-retour », s’étonne une Bastiaise.
L’exode des Franciliens, vecteur de contaminations ?
RTL rapporte que la SNCF s’attend donc à une fréquentation accrue de ses gares, ce vendredi 19 mars. Une « opération affluence avant confinement » aurait ainsi été déclenchée, rapporte la radio. Des agents « gilets rouges » seraient actuellement sur place pour gérer cette augmentation de voyageurs.
Une affluence qui se ressent également sur les routes d’Île-de-France. Ce matin à 7h45, le site Sytadin rapportait que près de 190 kilomètres de bouchons étaient déjà formés dans la région. Ce phénomène migratoire des Franciliens a déjà été observé auparavant. Fortement critiqué lors des précédents confinements, il ne contribuerait pas forcément à répandre le virus, comme le souligne l’infectiologue Anne-Claude Crémieux.
Au micro de FranceInfo ce matin, celle-ci fait remarquer que « les gens vont dans des endroits où ils ont plus d’espace ». La grande partie des contaminations ayant lieu dans des espaces clos et notamment au sein du cercle familial, « si les gens peuvent être dans des endroits plus espacés, pourquoi pas », estime-t-elle.