Didier Guillaume, le ministre de l’Agriculture, était ferme : « les fleuristes n’ouvriront pas » lors de la fête du Travail. Les personnes qui souhaitent acheter du muguet pourront se rendre dans les autres magasins. Cette décision indigne les fleuristes et les horticulteurs. Beaucoup d’entre eux se sont déjà résignés à ne pas vendre leur production cette année.
Le ministre a ignoré les fleuristes
Florent Moreau, président de la fédération française des artisans fleuristes (FFAF) affiche sa désolation : « Les fleuristes semblent être les grands oubliés du 1er mai. » Pour lui, confier la vente du muguet à un buraliste, un boucher ou un boulanger est inacceptable, car « chacun son métier ! »
D’après les précisions fournies par le panéliste Kantar, en temps normal, 31% des clients achetaient leur muguet chez un fleuriste et 25% dans les supermarchés. Le reste se répartit entre les marchés, les jardineries, les exploitations et les ventes à la sauvette.
Une annonce tardive
Les professionnels sont pris de court par l’annonce du ministre. La région nantaise est réputée pour sa production. D’après Philippe Naulleau, président de la commission muguet au sein de la Fédération des maraîchers nantais « c’est beaucoup trop tard. On s’est tous organisés et on est un certain nombre à avoir décidé de ne pas ramasser notre muguet, ou alors très peu. » Il aurait fallu un délai de 8 ou 10 jours pour qu’ils puissent s’adapter à ce schéma.
Gilles Pothier figure parmi les producteurs qui commercialiseront ses muguets. Certains clients ont commandé les fleurs par téléphone, il assurera la livraison et « fera du drive. »
L’interdiction de la vente à la sauvette constitue un lot de consolation pour les fleuristes. « C’était une de nos demandes récurrentes depuis plusieurs années » explique le président de la FFAF.
Source : La Voix du Nord